Raime qui vont déranger Source Direct dans leur retraite paisible, Regis qui fait des mixes 100% jungle quand ça lui chante, la Redbull Music Academy qui consacre une longue interview croisée aux légendaires soirées Metalheadz au Blue Note de Londres: il se passe quelque chose avec le Metalheadz sound et quelque chose me dit qu'il ne s'agit pas que d'une histoire de cycles.
Car Metalheadz, c'était bien plus que "le label de Goldie, Kemistry et Storm": c'était la Silicon Valley de la scène, le peloton de tête qui se la pète, une usine de transformers. Je ne suis probablement pas tout à fait objectif mais contrairement à 80% des machins émergés des scènes jungle, drum and bass ou techstep entre 93 et 98, la majorité des références du label à son pinacle me semblent n'avoir pris aucune ride - que les amateurs de bass music contemporaine jettent une oreille à ça, ça ou ça et me jettent l'opprobre si je dis n'importe quoi. Du coup l'âge d'or du label et de la myriade des petites structures dirigées par les artistes qui y étaient affiliés (Infrared, Source Direct, 31, Photek Records, Valve...) semblent faire le socle le plus large et le plus épais de la nouvelle génération électronique anglaise: de Om Unit à A1 Bassline, de Demdike Stare à Lee Gamble, tous se rêvent en neo-junglists d'un nouvel âge d'or créatif où l'on pourrait de nouveau utiliser les mots "future", "forward" et "booyaka" sans faire rigoler personne. Quelque chose me dit donc que ce mix du vétéran Doc Scott va être accueilli moins froidement que s'il était sorti il y a six mois.
Invité par le duo de revivalistes Block & Escher (visiblement pas les derniers à vénérer l'ancienne école), l'Abraham de la scène (la compil de ses premiers maxis hardcore pour Reinforced est une putain de Bible) se fend d'une mix "cours d'histoire" spécifiquement dédié aux soirées Blue Note et c'est le gros paquet de madeleines: Boymerang, Dillinja, Source Direct, Studio Pressure (aka Photek) mais aussi les cousins Krust ou Jonny L, le seul truc à redire c'est que c'est visiblement mixé sur ordinateur et que les timestretches très contemporains salissent un peu la nostalgie. On dit "massive", on dit "booyaka", on verse sa petite larme.
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