Où pousse la mousse cet automne? On a elliptiquement répondu à la question il y a quelques jours en vous parlant du cortège informe qui trépigne autour du Pan de Bill Kouligas, en insurrection volubile contre les frontières utilitaires qui séparent encore les écoles post-industrielles de L'Enfer des pousseurs de beats élégiaques de la rave party.
Le Britannique Lee Gamble, qu'on ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam il y a encore quelques jours, est pile poil au milieu de cette Zone puisqu'il a passé son adolescence à mixer de la jungle sur les radios pirate avant de passer à la musique acousmatique, aux logiciels de synthèse très compliqués à la musique improvisée sur ordinateur.
Visiblement travaillé par son passé de raver, il a trouvé la lumière avec une potion électronique très singulière, écharpée entre synthèse dernier cri à la Florian Hecker, proto techno à la Chris Carter et nappes métalliques à la Metalheadz. Elaboré à partir d'échantillons de ses propres mixtapes de l'époque, le magnifique Deviations 1994-1996 est comme une compression fractale de l'âge d'or du breakbeat hardcore, qui n'a presque rien à voir formellement mais qui en exsude l'âme et l'ambiance par tous les pores. Son album à venir incessamment sur Pan, Dutch Tvashar Plumes, est un peu plus dingue et un peu plus insaisissable encore, tâtonnant dans le noir au beau milieu de la faille qui sépare, disons, Surgeon et Bernard Parmegiani.
Aussi, pour les nerds qui n'auraient pas éparpillé leur intégrale Moving Shadow aux quatre vents d'eBay, notez que l'Anglais vient de compiler ses onze maxis préférés pour Dummy Mag.
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