Qu’on se le dise, le zombie est devenu cool, le zombie vend, et il traine derrière lui une mythologie abyssale, sujette à des revisites toutes plus nerds (comprenez méticuleuses) les unes que les autres. De nos gloires locales Zombie Zombie au producteur briton de dubstep Zomby, en passant par notre sujet du jour sur Zombi, les références à la créature de Romero se propagent comme une pandémie sur la planète musique. Coincidence?
Pas tant que ça. Car derrière cette bestiole dégueulasse aux origines vaudou, originellement mise en l’écran en 64 par Del Tenney dans I eat Your Skin, puis ressuscitée en 78 dans Dawn Of The Dead, c’est en toile de fond toutes nos très chères 80′s de l’horreur que l’on retrouve. Les synthés analogiques de John Carpenter, les critiques de la société de consommation de George Romero, les trucages de Tom Saveni, tout ce joli merdier contribue par extrapolation à une culture zombie, dont l’épicentre serait Pittsburgh, pour avoir notamment vu naître deux des trois personnages précédemment cités.
Devenue aujourd’hui capitale mondiale de l’hémoglobine, avec son festival annuel de l’horror, Pittsburgh a également vu grandir dans les années 80 Steve Moore et Anthony Paterra alias Zombi.
Abonnés aux abondantes séances gore locales, et aux samedis après-midi sur le câble où sont diffusés en boucle les Halloween, The Thing, et autres Night of The Living Dead de notre enfance, le duo développe sans le savoir un goût prononcé pour les bandes originales inquiétantes. Avec elles, c’est aujourd’hui tout le matos (on vous a épargné dans le sujet le 1/4 d’heure d’interview sur les très célèbres et coûteux Korg PolySix et Sequential Circuits Prophet 600), la dextérité du rock progressif dont nos deux invités s’estiment très largement inspirés, et la science de l’angoisse bien ficelée, qui sont exhumés.
Depuis 2002, le duo aura ainsi sorti quatre albums, quelques EP et compilations, et réalisé son rêve ultime: produire les B.O. de films à suspense (Murder Set Pieces en 2004, et Home Sick en 2007). Très occupés dans leurs projets solo (Steve Moore est entre autres l’homme derrière les synthés du pas très miraculeux Miracle, de Titan, Gianni Rossi, Lovelock), Zombi sortait en mai dernier Escape Velocity, sur Relapse Records, crémerie plutôt connue pour défendre le gros métal qui tâche. Sur la pochette, deux femmes nues, un parquet et DeLorean portières au vent. Un quinté gagnant qui aura valu au groupe une chaude place dans notre toplist 2011.
Merci à toute l’équipe du BB Mix pour l’accueil.
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