On ne vous lâche pas la grappe avec Steve Moore. Le Zombi à gauche de la scène a beau enchaîner les cassettes, les maxis et les side-projects avec une pléthore suspecte (entre les opus et les remixes signés de son nom ou ceux de Gianni Rossi et Lovelock et les collabos au long cours avec Titan, Miracle et Zombi, le décompte file un méchant tournis), tout reste au mieux précieux, au pire sacrément distingué.
Une petite année après un hommage plein pot et plutôt possédé à notre auguste JMJ national, il se fait un petit plaisir prog en rejoignant l'écurie Cuneiform (la dernière grande maison prog en activité) et en lâchant l'ordi et la sculpture à l'échelle de Planck dans le séquenceur. Les plages de Light Echoes ont été enregistrées en deux prises maximum, généralement en une seule, en se perdant doucement dans les matières et les boutons de quelques vieux synthés américains branchés les uns dans les autres. Et ce qui sort a beau toujours parler du futur avec effroi, on s'approche vraiment de la zone de confort ultime de l'alt kid mélomane du 30 août 2012.
Titré d'après une anomalie spatiotemporelle n'ayant (pour l'instant) cours que dans l'univers de Star Trek, Tyken's Rift est un plateau symphonico-synthétique typique de cette new-age californienne du début des 80s que l'Américain (notamment) nous a appris à connaître et à aimer (Michael Garrison, Michael Stearns). Côté considérations esthétiques contemporaines, les nappes de string machine (de marque Elka, si je ne m'abuse) façon océan de larmes nous rappellent aussi beaucoup le grand Red Lights de Carl Craig qui révélait, dans le flou de 1997, la face drama queen du grandiose tête à claques de Detroit. Chialerie imminente.
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