Vous parler de l'album de Miracle qui sort fin octobre sur Planet Mu, c'est presque une obligation: on suit doctement tout ce que fait Steve Moore (Zombi, Gianni Rossi, Lovelock) et on reste pavloviennement intéressés par tous les disques de musique synthétique contemporain dont on peut lister le vieil équipement qui y est utilisé. En sus, l'anecdote à l'origine de la fondation du projet est croquignolette comme les scènes d'amour dans Revenge of the Nerds. Dixit Moore: "Daniel (O'Sullivan) et moi étions en tournée ensemble, lui avec Guapo moi avec Zombi. Il jouait du synthé dans un groupe; je jouais du synthé dans un groupe. On s'est dit: "Hé, mais et si on faisait un groupe avec deux gars qui jouent du synthé dans d'autres groupes?"
Mais pour la première fois, on doit aussi dire qu'un bidule sorti du garage de Steve Moore nous fait un peu grincer des dents. La faute peut-être au deuxième larron à bord, Daniel O'Sullivan (ex Guapo donc, actuel leader de Grumbling Fur et Mothlite et sidekick chez Æthenor et Ulver) et à son brin de ténor chevrotant à la Dave Gahan, le fait est que cette synth pop hyper fétichiste et très précisément référencée (l'italo disco d'après 1985, les power ballads hair metal, la b.o. de Génération perdue de Joel Schumacher - sans déc') n'est pas des plus évidentes à avaler.
En même temps, on ne peut pas dire que cette pongée dans la fange de la pop synthétique américaine nous étonne de la part de Moore - Miami Vice, les merdes de Wang Chung, les conneries teen gore en VHS, c'est son dada, quoi. Quelque part, on se dit même qu'on est heureux que Miracle existe: puisqu'il faut absolument qu'un groupe se coltine ce moment douteux de la pop 80s américaine, autant à ce que ça soit un groupe de vrais mabouls vraiment nerd avec des épaulettes assez larges pour le faire. On est juste pas obligés d'écouter.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.