Si, comme nous, vous avez l'impression de n'avoir jamais écouté autant de chanson française qu'en 2014, c'est en grande partie grâce à l'engagement quasi-sacerdotal de Laurent Bajon et Benjamin Caschera qui, depuis un peu plus d'un an, publient compilations et ("mostla")tapes avec un enthousiasme et une énergie qui confinent à l'inconscience (mais qu'on salue dès qu'on en a l'occasion).Au total, pas moins de 34 sorties (!) avec, entre de nombreux autres, les utopistes Aquaserge et Hyperclean, le duo funky Baron Retif & Concepcion Perez, le miniaturiste Chevalrex et la solaire Catherine Hershey. Le tout disponible à prix libre sur une page Bandcamp blindée comme un fourgon de la Brinks qui a fait plus en 2014 pour la chanson française que tous les programmateurs de Radio France réunis.
Les Compilations La Souterraine, dont les quatre premiers volumes viennent de sortir en coffret limité chez Objet Disque et qui sont mises en ligne avec la régularité des solstices, sont des grandes fêtes où l'on croise non seulement les habitués mais aussi les copains de passage (La Féline, Pain Noir, (Please) Don't Blame Mexico, Ricky Hollywood). Après un mois de décembre bien chargé (trois tapes signées La Bätiment, Eddy Crampes et Les Passagers) et avant la première édition de son festival (du 16 au 18 janvier à L'Olympic Café, Paris 18), La Souterraine démarre 2015 avec le volume 5 de sa compilation dont on a réussi à extorquer deux morceaux.
Le premier, qui ouvre le recueil, n'est ni plus ni moins qu'une réinterprétation weirdo et presque concrète de la musique traditionnelle auvergnate (oui), bricolée par le Clermontois Ernest Bergez (alias Sourdure) qu'on verra à l'Olympic le dimanche 18 janvier. Le second, qui clot l'affaire, est un inédit d'Emmanuelle Parrenin, demi-déesse du folk français, cousine française de Linda Perhacs entendue chez Mélusine et Gentiane et surtout sur deux albums solos sortis à 35 ans d'intervalle, aussi beau et invraisemblable l'un que l'autre.
"Bonsoir Belle Bergère" et "Innocence Light" - en écoute en avant-première ci-dessous - encadrent huit autres morceaux tout aussi étonnants dont un titre d'une certaine Maud Octalinn intitulé "Super fière sur mon bulldozer" et 25 minutes de kraut strident et génial produites par le trio France (l'Auvergne et la vielle à roue, encore) qui sera aussi au festival La Souterraine (le 16/1). La compilation est là, do yourself a favor.
NB : La pochette de La Souterraine vol.5 a été réalisée (comme toutes les autres) par Sébastien Trihan
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