Plus ou passe du temps avec Aquaserge, plus on se maudit d'avoir attendu si longtemps pour tomber dans leur escarcelle. Combien sont-ils en effet, dans le monde du rock de France, à être excitants presque tout le temps, quand ils sont en force autant que quand ils se dispersent? On a eu l'occasion de l'écrire à propos de l'album solo pas loin d'être magique de Julien Gasc ou de sa collaboration formidable avec April March (deux albums streamés avec bonheur sur ces pages, on le répète), ce collectif formé à Toulouse à côté d'Hyperclean fait simultanément quelque chose de génial avec la pop par-delà les nuages, le rock fuzzé et la vraie psychédélie qui fait tourner la tête en bourrique.
Capables de collaborer avec Bertrand Burgalat ou Laetitia Sadier autant qu'avec Makoto Kawaba des psyché branleurs ultimes d'Acid Mothers Temple, Aquaserge semblent faire leurs mélanges à l'extérieur de toutes les considérations qui tourmentent "les groupes qui veulent percer" dans nos contrées (calculs divers, plans sur la comète, explorations des limites du goût populaire). Spectaculaires et naïfs de concerts, Aquaserge revisitent les héritages (le psyché rock frenchy de Guy Skornik, Lard Free ou François de Roubaix, les potions de Stereolab, le Gainsbourg lettré et le prog du bon côté de l'univers quand il est joué par Soft Machine ou Henry Cow...) mais déploient surtout une énergie tellement scintillante à les déployer que leurs chansons ne ressemblent jamais à des collages.
Présentement la raison de notre article est une compilation absolument gratuite des turbines de leur trois premiers albums établie par le label Almost Musique mais on espère revenir sur leur cas dès la sortie prochaine de leur quatrième. Allez-y, c'est de la très bonne.
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