C'est une nouvelle qui, j'espère, n'intéressera pas que les nerds et les mecs bilingues en C++.
Traversant depuix deux ou trois ans un magnifique renouveau créatif, Uwe Schmidt alias Atom Heart alias l'homme aux 70 pseudonymes touchait un peu plus près encore les Cieux de la musique électronique allemande en 2009 avec le prodigieux Liedgut. Sorte de compression fabuleuse de 200 ans d'esprit d'invention teuton, ce disque tombé tout net de la cuisse de Schubert se terminait par un épilogue sonore dicté par Florian Schneider lui-même, comme un adoubement du gars qui a eu le cran de quitter Kraftwerk après 45 ans de bons et loyaux services pour se consacrer intégralement à la recherche en synthèse vocale.
Enregistré dans la foulée, Winterreise (qui tire son titre d'une autre oeuvre du pauvre petit Franz) est sorti une première fois en catimini il y a pile poil un an sous forme de badge électronique, accompagné d'une série de photos de paysages hivernaux que la musique était supposée illustrer et dont l'intégralité des recettes était reversée à la Croix rouge japonaise. La dite-musique était pourtant loin d'être mineure.
Comme un bout d'étoffe coincé entre deux dimensions temporelles, Winterreise s'entortille effectivement à mi-chemin des strudels néo-romantiques de Liedgut, de la Schlagsahne et de l'ambiant grouillant de 1i3835tra3um3 (sur lequel jouait un certain Etienne Jaumet) et c'est un brin opaque mais beau à chialer. Pas fous, les gars de Raster Noton qui avaient déjà publié Liedgut endossent donc la responsabilité de le rééditer en disque compact, et on ne les en remerciera jamais assez.
La preuve par la musique, s'il vous plaît.
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