Reprendre Kraftwerk avec des guitares et de la méchanceté, Steve Albini et Big Black l'ont bien sûr déjà fait avec leur reprise classique pour l'éternité de "The Model"; quant à "Trans Europa Express", c'est sans doute le morceau du groupe allemand le plus repris et le plus malmené de son catalogue - là tout de suite, sans faire appel à Google, j'en ai trois en tête, celle révérencieuse et magique d'Anthony Rother, celle sublimement kitsch du vétéran italo Koto, et celle indépassable en malice de Señor Coconut Y Su Conjunto.
Autant dire donc que les gars de Disappears s'avançaient en terrain miné. Mais malins, les ricains ont eu la bonne idée d'évacuer d'emblée toutes les questions compliquées qui nous entortillent l'esprit au quotidien (par exemple, la "pertinence") et foncent direct vers ce qui les branche: le petit riff emblématique de cet hymne éternel, joué à l'unisson sur un orgue mal branché et une guitare malsaine. Seul choix qu'on conteste, la voix qui minaude et éructe grave et qu'on a du mal à prendre au sérieux. Mais on reconnaît que c'est par là que le groupe s'approprie le plus fort le morceau.
Masterisée par cette vieille carne de Sonic Boom (qui adoube carrément Disappears comme "l'un de ses groupes américains préférés du moment"), la mignonne petite chose sort en 45 tours sur le label anglais Sonic Cathedral avec une reprise de "Radioaktivität" par Cloudland Canyon sur le flip.
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