Force est de constater que, tout comme la No Wave, le Krautrock n’en finit plus d’inspirer les exégètes qui, à coups de bouquins et de films, refont sans cesse l’histoire du fameux rock teuton. Certes, peu d’entre eux arrivent au niveau du fabuleux documentaire Kraftwerk and the Electronic Revolution. Mais lorsque la BBC s’attaque au sujet, le résultat fait nécessairement un peu plaisir.
Réalisé par la même team que l’excellent Synth Britannia, Krautrock: The Rebirth of Germany a le double avantage de pitcher avec intelligence l’histoire du genre – la nécessité, pour la génération allemande des 60-70′s, de s’inventer une nouvelle identité musicale au sein d’un pays ravagé par la guerre et truffé d’anciens nazis amnistiés au nom de la réconciliation nationale – tout en analysant son impact sur le rock anglo-saxon.
Assumant parfaitement son côté “vu de chez nous”, le film creuse assez finement l’influence qu’a pu avoir le Krautrock sur des artistes tels que Eno, Bowie ou Iggy Pop.
Ce dernier est d’ailleurs longuement interviewé, ce qui lui offre l’occasion de dire tout l’amour qu’il porte à Neu! et Kraftwerk, et de livrer quelques anecdotes bien senties, dont le récit de sa visite des marchés de Düsseldorf en compagnie de Florian Schneider, à la recherche d’asperges…
Ah oui, on le voit également attaquer une noix de coco à la perceuse. Bon, maintenant qu’on y pense, ce n’est pas nécessairement le climax du documentaire.
Sinon, bien évidemment, tous les grands messieurs et dames des meilleurs groupes de l’époque bénie sont présents: Holger Czukay, Jaki Liebezeit et Damo Suzuki (CAN), Hans-Joachim Roedelius et Dieter Moebius (Cluster), Jean-Hervé Péron, Werner Diermaier et leur bétonnière (Faust), John Weinzierl et Renate Knaup (Amon Düül II), Klaus Schulze et Edgar Froese (Tangerine Dream), Wolfgang Flür (Kraftwerk) et Michael Rother (Neu!).
La qualité de cette belle brochette d’intervenants n’est, en réalité, pas très étonnante lorsque l’on sait que la référence pleinement assumée des auteurs du film n’est autre que Krautrocksampler, la bible du genre qu’avait signé Julian Cope en 1996.
Seul petit bémol: il manque à ce bien beau casting le passionnant Irmin Schmidt, auquel nous avons fort heureusement consacré un sujet il y a peu.
Le docu est à voir en intégralité ci-dessous:
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