Conrad Schnitzler s'est discrètement éteint au coeur de l'été dernier. Météore permanent, esprit libre complètement désinvesti du jeu du business pop, ce plasticien de formation dont le premier mentor fut Joseph Beuys a activement participé à la révolution électronique allemande en tordant et influençant profondément deux de ses institution dans leur prime jeunesse bruitiste et fantaisiste: Tangerine Dream et Kluster.
La majeure partie de sa carrière, il l'a pourtant passé dans l'ombre, enchaînant dès 1971 les pépites d'electronica minimale et dénuée de toute facilités mélodiques, dont une bonne dizaine de classiques formellement visionnaires, pendant que ses collègues tutoyaient les étoiles et les paillettes. Fabuleusement prolifique, il a publié tellement de disques à compte d'auteur que sa discographie complète ressemble à une forteresse ou un bottin téléphonique.
Très investi dans la réédition de ses incunables introuvables, le label M=Minimal publie aujourd'hui Endtime, sorte de testament opaque enregistré par Schnitzler alors qu'il se savait condamné... quatre jours avant sa mort.
Loin des fameuses autoroutes de glace de Rot, Blau ou la grandiose série des Con, c'est un majestueux patchwork de mots et de matières concentrées en miniatures puis ordonnées en un grand ensemble lyrique et crépusculaire. Nous avons l'honneur de vous faire entendre l'intégralité de la face A du double vinyle, belle et insondable comme une vue de l'au-delà, à vous donner la chair de poule.
A noter pour les jeunes que le label publie bientôt une version de Zug (1978) ""remodelée" par Max Loderbauer (.nsi) et Ricardo Villalobos et qu'il y a de grandes chances que ce soit très, très bien.
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