On pensait avoir tout dit sur la No Wave. Bouquins, compils, expos, films, resucées vestimentaires diverses et variées chez les trois quarts des hipsters en activité: cette période passionnante (bien que courte et confidentielle à l’époque) fascine à juste titre.
Dernière pierre à l’édifice de la montagne de documentation déjà existante sur cette scène: Blank City, réalisé par une française totalement inconnue au bataillon, Céline Danhier.
Cette étudiante en droit à la Sorbonne revisite cette période de bruit et de transgression pluri-disciplinaire apparue dans le New-York dégueulasse du début des années 8O, si bien décrit par Michael Gira dans l’interview qu’il nous avait accordée. John Lurie, présent dans le documentaire, livre lui aussi une très bonne définition de cette scène: “Personne ne faisait ce à quoi il était bon. La technique était haïe. Les musiciens faisaient de la peinture, les peintres faisaient de la musique et des films…”.
Cette émulation artistique sur fond d’avant-garde et d’héroine aura ouvert la voie à ce qu’on appelle communément la Noise, le Hip-Hop, la disco mutante, le street art, les photos de cul dans Vice, les films en noir et blanc pompés sur ceux de Jim Jarmusch, etc.
Le film s’articule autour d’une floppée d’archives impressionantes et d’un casting maousse costaud. Pas moins d’une quarantaine d’intervenants dont Jim Jarmusch, Amos Poe, Debbie Harry, Fab 5 Freddy, John Lurie, Steve Buscemi, James Chance, Lydia Lunch, Richard Kern, Nick Zedd et bien sur, le sempiternel consultant, le Jean-Michel Larqué du docu musical, le Alain Decaux du rock, le mec qui vient parler dans ton docu même si tu lui as pas demandé, j’ai nommé: Thurston Moore.
Sans déconner, pas moyen de tomber sur un docu, peu importe le thème, le Punk, New-York, les dauphins, sans que cette grande saucisse qui ne vieillit jamais ne vienne donner son avis. En même temps, vu le nombres d’intervenants dans Blank City, il aurait été impossibe de ne pas l’inviter.
En sélection officielle dans plein de festivals dont vous n’avez jamais entendu parler, Blank City semble être le film le plus abouti sur le genre qui, en plus de continuer à influencer tant d’artistes, aura eu le mérite de donner naissance à Thurston Moore. Et rien que pour ça, les réalisateurs de documentaires disent tous merci.
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