S'il y a bien un label représentatif du joyeux bordel qui règnait sur l'axe Paris/New York pendant les années 80, c'est Celluloid. En fait, il y en a deux, aux parcours étonnement similaires: ZE Records et Celluloid, tous deux créés par des Français fascinés par le creuset multi-ethnique et pluri-genres de la Grosse Pomme: Michel Esteban et Jean Karakos.
Basé à Paris, ce dernier, petit magnat du disque français qui a notamment participé à l'aventure Actuel en s'occupant d' Actuel BYG, a d'abord monté Celluloid en signant des licences pour le marché hexagonal. Très vite, il se met aussi à signer des artistes du cru, notamment tout ce qui se fait de plus excitant dans la synth-pop naissante: Mathématiques Modernes, Metal Boys (le side-project des trublions de Metal Urbain), Jacno ou encore Les Garçons, avec et sans Marie.
La suite de l'aventure se passe à New York, où Karakos implante son label et s'acoquine avec l'éblouissant monde du disco et le mouvement hip-hop. Change The Beat retrace ainsi presque une décennie d'éclectisme brillant et de disques ultra-respectables et respectés. Sorte de best of à vocation pédagogique, cette compil a été fomentée par les omnipotents Anglais de Strut Records, afin de familiariser l'apprenti digger qui évolue en dehors de nos frontières avec le son du Paris branchouille maqué au No New York. Vous, Français au fait de votre Histoire, n'y découvrirez aucun inédit, mais un bon rappel des bases ne fait jamais de mal. A cette biographie en creux du Karakos 80s, ne manque qu'une pièce maîtresse: la Lambada. Ce tube de l'été qu'il a produit en 1989 aurait-il détonné entre Nini Raviolette et Richard Hell ? On en appelle à votre bon goût pour répondre à cette question.
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