Retour à la vie, retour à Lyon, retour à Marie et les Garçons. Innombrables raisons de s'en réjouir. Nouveau venu dans le biz de la réédition LP deluxe, artwork chic et carton épais, Gonzaï Records réédite cette semaine le glorieux album unique et éponyme du presque fameux groupe de proto punk lyonnais, ce qui constitue en soi une événement suffisamment épais pour justifier un article ici puisque ce diamant toujours trop peu connu de la première vague de la new-wave française n'avait pas été repressé sur plastique vinyle depuis sa première édition en 1980 sur Celluloid.
Surtout, le LP débarque accompagné d'un mini-album d'inédits pas pourris enregistrés en studio, en repet' et en concert qui devrait ravir à peu près tout le monde, y compris les grincheux et / ou les lucides qui se lamentent de plus en plus fort de la prédominance de plus en plus problématique des rééditions gonflées au vide et au gros son sur les nouveautés de nouveaux venus absurdément brocardées pour n'appartenir à aucune Histoire.
Pour éviter de nous répéter (on vous en avait déjà dit beaucoup là), on ne reviendra pas en détails sur ce qui fait la grande singularité de ce grand petit groupe maintes fois célébré et recélébré ici (un peu) et à l'étranger (un peu plus), dont le plus fameux fait d'arme est d'avoir charmé tour à tour Marc Zermati des légendaires Open Market et Skydog Records qui leur souffla leur blaze, Michel Esteban de Ze Records et John Cale qui produisit deux titres de leur album au polo Lacoste.
On se contentera de répéter une énième fois un peu mécaniquement que leur mélange unique de rock lettré (et passablement obsédé par les Modern Lovers et le Velvet), de baudelairisme et de postmodernisme aigu n'a pas pris une ride en 35 ans malgré l'urgence évidente qui l'avait fait naître. Mieux, il n'a jamais semblé aussi pertinent et bienvenu maintenant que les bottes pointues ont disparu des vitrines The Kooples et du sous-sol de la Maroquinerie. Ces 5 titres pas loin d'être indispensables que l'on a l'honneur de vous faire découvrir aujourd'hui, c'est enfin la meilleure de vérifier que Marie et les Garçons l'album n'était pas une one-shot ou un accident de l'intelligence (ce que tous les fans d'Electric Callas, d'Octobre ou de Patrick Vidal savent déjà) mais bien l'aboutissement précoce d'un des plus beau groupes de la douloureuse histoire du rock français.
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