Disclaimer: la bande-annonce pour un disque ci-dessous ne contient aucun morceau de musique à proprement parler, puisqu'il s'agit ni plus ni moins que d'une mise en son et en images extrèmement littérale du press-release rédigé par Shelter Press pour annoncer sa sortie. En même temps, et on vous jure qu'on n'a pas eu à se creuser le ciboulot plus de 10 secondes pouyr en arriver à cette conclusion, c'est sans doute le stratagème le plus précis que Félicia Atkinson et son label pouvaient élaborer pour annoncer au monde la sortie d'un objet aussi complexe et emberlificoté que A Readymade Ceremony.
Plasticienne de formation, cette artiste élevée à l'indie rock américain des 90's autant qu'au versant libertaire de la musique contemporaine (elle cite volontiers un workshop avec Christian Wolff, compositeur franco-américain très proche de Fluxus et de John Cage, comme un moment critique de sa formation) confond volontairement l'écriture de poésie, l'improvisation de musique par des moyens essentiellement électroniques et la production plastique (sculpture, peinture, collages, installations) comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Et après une petite décennie à pratiquer les boucles, le bruit et les prototypes de chansons sous son nom ou celui de Je Suis Le Petit Chevalier (une grosse vingtaine de sorties en cassette, CD ou LP sur les labels Speek, Digitalis, Hands in the Dark, Umor Rex ou NNA Tapes est là pour en témoigner), elle semble envisager A Readymade Ceremony, qui paraît quelques semaines après sa première monographie personnelle (Improvising Sculpture as Delayed Fictions, également disponible chez Shelter Press), comme une sorte de renaissance à toutes les échelles de la création, musicale notamment, mais également plastique, littéraire, et plus largement poétique et politique.
Ce n'est donc pas par hasard ni par préciosité qu'Atkinson convoque directement des créateurs aussi divers qu'Artaud, René Char, Bataille, Pierre Henry dans son petit tourbillon: A Readymade Ceremony Trailer, dont le titre lui-même pourrait faire l'objet d'un bon gros saucissonnage théorique en ouverture d'un gros catalogue d'une expo collective au Palais de Tokyo, est autant d'une oeuvre à écouter qu'une oeuvre à déchiffrer. On en reparlera plus en détails quand on aura quelque chose à vous faire entendre, mais après une première écoute studieuse, on constate effectivement que la musique de la Française n'a jamais été aussi musicale mais surtout musicalement difficile à cartographier. Considérez donc la vidéo ci-dessous comme un trailer très précis donc, autant que comme un manifeste. Et rendez-vous sur le site de Shelter Press en attenant la sortie de l'album le 17 mars prochain.
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