De Nico période The Marble Index à Catherine Ribeiro, Brigitte Fontaine ou Armande Altai, les étalons ne manquent pas pour situer la voix de la Normande Alice Dourlen dans le monde de la musique pop-et-plus-si-affinités. A écouter les disques rituels qu'elle a fait paraître chez Shelter Press et ailleurs, on flaire pourtant que les piliers de son imaginaire n'ont que lontainement à voir avec la musique: plutôt avec l'onirisme vicié des films de Kenneth Anger, l'érotisme terrorisant de Sade, l'esotérisme de carton pâte des maîtres mystificateurs Cagliostro, Aleister Crowley ou Helena Blavatsky et si l'on veut bien croire les pistes fournies par Shelter Press pour orienter l'écoute de ce nouveau 3 titres au titre très mystérieux (Sept Salons pour s'adonner fiévreusement aux Sept Péchés capitaux?) "quelques apparitions de femmes parmi les plus dérangeantes de l'histoire du cinéma d'horreur, comme L'incinérateur de cadavres de Rudolf Hrušínský ou La Troisième partie de la nuit de Zulawski".
Hautement psychédélique et très exalté, Les Sept Salons est en tout cas un objet habité comme on entend peu dans l'underground synthétique arty de nos années 2010 - les climats délétères que propose sa cousine Ela Orleans, au hasard, n'ont rigoureusement rien à voir. Impétueuse, un peu démente, Chicaloyoh use de la voix, des mots (érotiques), du Velvet (Underground) et de l'orientalisme pour tisser des univers épais et épiques qui détonnent merveilleusement à une époque où la plupart des artistes intéressés par le lyrisme déréalisent systématiquement leur onirisme par peur des remontrances. A vous de voir si ça vous fait du mal ou du bien: Les Sept Salons sera disponible très prochainement via Shelter Press.
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