La dernière fois qu'on a eu des nouvelles de Florian Schneider, il parlait en SimpleText© dans le texte à la fin d'un disque de son filleul Atom™ (le chef d'oeuvresque Liedgut). Aux abonnés absents depuis son départ de Kraftwerk en 2009, le Père tutélaire de la musique électronique allemande (on dira que Ralf Hutter fait la Maman et Stockausen le Tonton) s'était, selon la légende, emmuré dans son studio pour "faire avancer la recherche en synthèse vocale". Surprise, cet éternel taiseux est sorti de son silence et de sa retraite hier après-midi avec un morceau inédit composé en soutien à Parley for the Oceans, une ONG constituée de chercheurs, artistes et politiciens dédiée à la préservation de l'environnement océanique. Composé à partir d'une idée d'Uwe Schmidt (Atom™, donc), de sons de gouttes d'eau enregistrés dans la salle de bain de Dan Lacksman de Telex et de bruit blanc synthétique "parce qu'enregistrer un vrai océan aurait explosé le budget" (LOL), "Stop Plastic Pollution" s'en tient à quelques bons vieux tricks typiques de métaphores sonores (la goutte d'eau qui bat la mesure, la mélodie jouée par un sonar) et à des paroles formidables de littéralité ("save the fisssssh") qui renouent immédiatement avec la veine naïve de Tour de France. De la part de n'importe quel autre musicien sur la Planète, on aurait dénoncé sans hésiter un bidule "du level d'une presta de sound design pour un spot TV de la COP21" (la citation est de Matt Subjex, boss du label Bedroom Research); de la part de Schneider, on ne peut s'empêcher de trouver ça absolument charmant.
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