Green Velvet & Carl Craig "So What" (Relief)

Ça va faire 6 jours que j'essaye de mettre un mot sur la très étrange consternation qui s'empare de moi à chaque fois que j'écoute ce morceau. En vain. Les blagues sur l'eurodance, les blagues sur l'underballing, les blagues sur le Smecta, rien ne marche. Une fois n'est pas coutume, j'en fais donc appel au talent de punchlineur du lecteur : la meilleure blague douteuse sur ce morceau 100% nono gagne un autocollant The Drone. C'est pas une plaisanterie et c'est pas une arnaque, parce qu'il doit en rester moins d'une vingtaine dans le monde.

Italojohnson - « Track 1 » - Italojohnson

Il y a cinq ans, le trio berlinois Italojohnson (nom toujours aussi adorable) trouvait un logo et se définissait une mission qui revêt de plus en plus l’apparence du sacerdoce : ne faire que des DJ tools. Eh bien cette petite notule juste pour vous dire que la vie suit son cours et que chez Italojohnson, on ne fait toujours pas de face B.

Palms Trax "In Gold" (Dekmantel)

La merveille retro du mois nous vient de l'année 1992, ou plutôt de l'année 2015 vue à travers le cerveau trois fois frit d'un vieux raver ecstatique qui continue à voir les rues de son borough sordide de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel parce qu'il a suffisamment gobé de pilules entre 1991 et 1995 pour planer jusqu'à la fin de sa vie. Il y a évidemment des jours, en ce moment, où on regretterait presque de ne pas avoir fait comme lui.




Somewhen "Aula" (Index Marcel Fengler)

Debut EP du Berlinois Somewhen, Dain fait partie des rares maxis techno d'Allemagne à nous avoir un peu surpris ces derniers mois. Ce très beau "Aula" notamment ne s'épargne aucune acrobatie et nous fait miroiter le pur plaisir "progressif" avec à peu près tout ce qui est interdit en techno cool depuis 2 ans: groove maniaque, bassline "funky" à contretemps et preset de pad "abbaye cistercienne" à la Enigma. Ça sort sur IMF, le label perso de Marcel Fengler.

 

José Padilla "Day One (Telephones Club Dub)" (International Feel)

Figurez-vous qu'on se met pas si mal avec ce nouveau maxi de José "le vrai esprit d'Ibiza, c'est moi" Padilla: le riff est bien, la reverb' sur le piano italo est bien réglée, le son de bleep croque sous la dent... En fait on passe un moment si charmant et si classe qu'on en oublierait presque pourquoi on s'est un jour moqués du vieux maître du Café del Mar (ne cliquez pas ici si vous ne voulez pas savoir). Quant au dub du Norvégien Telephones (pote de Sotafett) sur la face B, il est au moins 0,71 fois aussi deep et aérien que le blueprint "Sueño Latino", c'est dire s'il est bien. 
 

 

Daze - « Neuromance » - Lobster Theremin 

Nous sommes à l’heure des conférences sur « l’esthétique musicale de la techno minimale » à Science Po et des articles sur jetenculetherese.net avec des vraies photos de la Concrete dedans. Dans ce marasme de collectifs de jeunes dynamiques et de pamphlétaires de l’Internet qui utilisent le mot « hipster », notre ultime refuge semble être ce romantisme grossier mais touchant qui se glisse dans tous ces disques un peu cracra… Mais pour combien de temps encore ? 

Cristian Vogel "Time (2015 Remaster)" (Archive Remasters Project)

Le back to basics qu'il nous faut tous pour cette période de giboulées: le all-time hit "Time" de Cristian Vogel, initialement disponible sur son Absolute Time de 1994 sur Tresor, fraîchement remasterisé par ses soins pour les générations futures avec des merveilles tirées de maxis de la même période sur Mosquito et Mille Plateaux. Heureusement pour les jeunes d'aujourd'hui et de demain, il ne sera jamais trop tard pour découvrir ce génie absolu de la techno européenne, puisque plus le temps passe, plus sa musique rajeunit et plus elle sonne fraîche, radicale et articulée. 




Person of Interest - « What You Think You Want » (L.I.E.S) 

Révélé au monde du vinyle pressé à 1000 exemplaires par l’empire Ron Morelli, Person of Interest n’en demeure pas moins un mystère quasi-complet, puisqu’il ne semble pas vouloir se plier aux techniques de la communication modernes et qu’il n’a pas encore commis le hit qui fera de lui une star. Tout ce qu’on peut vous dire, c’est qu’il vient de signer le plus beau thème de synthétiseur de sa courte carrière et que vous pouvez courir chez votre disquaire armé d’une machette pour vous frayer un chemin jusqu’au temple perdu dans cette jungle de nouveautés.




Lynx "High Rise (Kasse Mosse Edit)" (Bau)

Magnifique relecture d'un vieux machin d'electro à nappes suffisamment culte pour avoir été réédité deux fois depuis 1996 (on n'en avait jamais entendu parler), "High Rise" confirme la passion de Kassem Mosse pour l'early IDM façon Reload ou Autechre et la science-fiction, la vraie. En attendant d'attraper notre gatefold du nouveau Yael Naïm au rayon culture de l'Hyper FNAC de la Place d'Italie samedi après-midi, ça nous va très bien.

 

Lake Haze "#1 (Legowelt Remix)" (Crème Organization)

Et la question qui surgit à 15h06: est-ce que quelqu'un a déjà songé à comparer Legowelt à Léa Seydoux? Je pense bien sûr à l'étonnante longévité de leur présence dans les médias, bien sûr, pas à leur tour de poitrine qui n'a pas grand chose à voir ni à leur maîtrise somme toute très différente de la programmation de presets sur interfaces LCD.