Lindstrøm And Grace Hall "Home Tonight (Extended Version)" (Feedelity)

Tout simplement le meilleur remix de la musique d'attente de Pôle Emploi entendu cette année. C'est dire si c'est bon.

DJ Spider & Marshallito "Geiger Count" (The Trilogy Tapes)

L'improbable cocktail gagnant de la semaine est là, fraîchement préparé sous vos yeux par CANTINERO 3000, le nouveau robot-barman de la firme Mitsubishi: 55ml d'eau de mer du Tôhoku, 40ml de LSD liquide de la marque Zamnesia, une grosse cuillérée de purée d'ananas et une grosse tranche de lard colonnata. A boire cul sec, à proximité d'un canapé bien molleux ou d'un cercueil en épicéa.




Endlec "The Essence" (Mord)

Volée d'aplaudissements pour Endlec qui publie avec ce premier The Abyss Gazes Also EP le disque de (hard) techno le plus (formellement) anxieux depuis longtemps. On imagine que ce Rotterdamois qui habite, comme il se doit, à 5 mn à pieds du shop Clone Records, se cachera  derrière les vieilles machines qui lui ont permis d'accoucher de ses sataneries, mais pour avoir déjà posé les doigts sur des instruments équivalents, on sait surtout que ce n'est pas si évident. "Luke Slater likes this."




Willow "Feel Me" (Workshop)

La première fois qu'on a entendu ce truc chaud-bouillant, c'était dans le superbe Fabric mix de Move D paru au milieu de l'hiver de l'année dernière, et on était persuadés que c'était un inédit de Moufang lui-même ou d'un pote de label, au hasard Kassem Mosse ou Lowtec. Eh ben non. Workshop presse enfin "Feel Me" sur la mini-compilation Workshop 21 et on sait désormais que Willow est l'alias d'une certaine Sophie Wilson, dont on ne sait rien mais dont les photos de la page Facebook portent à croire qu'elle est bien faite de chair et de sang. On lui promet au moins un grand avenir dans la galaxie Workshop.

Peter Van Hoesen "Protagonist" (Time to Express)

C'était le week-end dernier, à Bordeaux, au milieu d'une orgie de viande grillée et de Pessac-léognan; avec une illustre figure de l'underground techno parisien dont je tairai le nom pour le pur plaisir de ne pas le révéler, on se demandait comment Peter Van Hoesen, dont le magnifique Entropic City de 2010 a ouvert la voie à tant d'artistes techno de ces dernières années, s'était retrouvé en retrait du gros tsunami dark techno qu'il avait participé à initier. Evidemment, on n'a pas répondu à la question et on a vite dérivé vers autre chose (les Gipsy King, PC Music ou une connerie dans le genre); en écoutant son beau nouveau maxi sur Time to Express une semaine plus tard, j'ai tout de même envie de poser une hypothèse: au fond du coeur, Van Hoesen est un esthète minutieux doublé d'un imperturbable classiciste, et pour une raison ou pour une autre, les esthètes minutieux doublés d'imperturbables classicistes n'ont pas bonne presse depuis deux, trois ans. Peu nous chaut, "Protagonist" est un superbe tool qui fera léviter n'importe quel dancefloor géant quelques dizaines de mètres plus haut que la plupart des trucs plus chics plus cools sortis cette année.

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Legowelt "XYZ South West British Airlines" (Crème Organization)

Une légende urbaine raconte qu'en vérité Danny Wolfers serait tout sauf un passionné, qu'il fait tous ses tracks dans Garageband en mangeant des chips goût barbecue et en regardant la télé et qu'il offre ses talents au plus offrant (1000 euros et il joue à votre mariage) sans se soucier une seconde du genre de musique qu'on lui demande de produire. Ainsi ce nouveau maxi pour Crème Organization aurait été compilé à la va-vite par DJ TLR à partir de morceaux ghostwrités pour le comeback (finalement) (heureusement) annulé de Westbam. C'est crade, hein.

Slugbug - « Virginal » (Russian Torrent Versions) 

Combien sommes-nous à espérer le franc retour de l’EBM et des bruits de taule froissée en guise de caisse claire dans les clubs estampillés « underground dance music » ? On vous le disait déjà il y a deux semaines à l'occasion de la sortie du premier maxi de Slugbug sur L.I.E.S. (label papa de Russian Torrent Versions, faut suivre), parmi tous les signes annonciateurs d’une chute brutale de la dictature douce exercée par la deep house, on décompte: la réédition de l’unique album de Liaisons Dangereuses, l’émergence de mecs comme Slugbug, et la démultiplication des articles de fonds sur l'ecstasy dans les pages de Topito ou Konbini.  

Melchior Productions Ltd - « Meditation 1 » (Perlon)

Ah Perlon ! Tes nuits de folie, ton graphisme tapageur, tout ce que tu m’évoques, des sets impeccables de Zip à tous ces petits bleeps délicats de synthés modulaires; tout ça m’avait presque fait oublié que ça faisait longtemps que tu n’avais pas sorti un bon disque avec des émotions dedans. Fort heureusement, il y a toujours une légende vivante de la minimal house dispo dans ton carnet d’adresses pour venir te sauver du déclin. En l’occurrence, Thomas Melchior, qui n’a pas chômé puisqu’il livre un triptyque de ses « Meditations » dont on vous glisse ici la première, histoire de vous redonner foi en une institution que vous pensiez, comme nous, décadente.

Project Pablo "I Want To Believe" (1080p)

Tout est bien dans ce truc, le blaze du mec (cherche pas, tous les pseudos avec "Pablo" dedans sont bien), le titre de la cassette (qui tombe à pic pour célébrer le retour à l'antenne à venir de X Files) et le nombre de pistes du morceau ci-dessous à comporter un saxophone (au moins 6 sur 12). Décidément, les mecs se la coulent douce à Vancouver. 




Steffi "Treasure Seeking feat. Dexter and Virginia (130 BPM Version)" (Ostgut Ton)

Steffi est la caution girly du Berghain (et ça n'a rien à voir avec le fait que c'est une femme). Tu peux donc faire sautiller tes petites fesses et celles de tes copines sur la bassline très funky de ce "Treasure Seeking" tout en chantant le refrain "seeking my love, seeking my baby, seeking my precious thing" en faisant croire que tu tiens un micro dans tes mains.

Linkwood "Love Lost" (Firecracker Recordings)

Et vas-y que je te fais de la deep house bien enfumée comme si tu l'écoutais depuis le parking de la discothèque, et que je te mets une pochette type photogramme d'un globule blanc ou d'une éponge de mer, et que je t'appelle ça Expressions avec un air désinvolte, et gningningnin... Linkwood est toujours aussi bon et nous on est toujours aussi aigris.