S'il y a bien un argument débile pour défendre un groupe c'est la longévité. La plupart des formations qui s'obstinent dans le temps sentent le moisi et ce n'est pas Joy Division, Amanda Woodward ou Amy Winehouse qui vous prouveront le contraire.
Cela fait pourtant 10 ans que les pirates sans bandeaux sur l'oeil et sans jambes de bois de Revok voguent sur le radeau de la méduse qu'on appelle post core. Mais ici pas question de maturité ou de vidange des 150 000 km parcourus en tournée mais plutôt d'une abnégation aussi rassurante qu'impressionnante. Le groupe refuse de citer ses influences et c'est plutôt une bonne chose car ce nouveau Bunt Auf Grau vaut mieux que les sempiternelles comparaisons avec des groupes US depuis longtemps dans les choux.
Sur ce 3e album qui sort chez Music Fear Satan, les parisiens jouent sur une tension qui évoquent plutôt l'école Dischord tailladée au rasoir d'un hardcore noisy organique et sombre et cicatrisée par quelques passages crust pas dégueus. Pas de faute de goûts donc et une production vivante sans être trop métallique qui se permet même quelques incartades mélodiques. S'il faut citer tout de même, en dépit de notre argumentation brillante, un groupe pour vous donner envie de cliquer sur "play", on vous parlera du Times of Grace de Neurosis. Pour tous les autres qui ont un peu d'imagination, imaginez vous prendre un covoiturage vers Twin Peaks conduit par le cavalier sans tête de Sleepy Hollow et vous serez assez proche du résultat.
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