Dude Energy "Renee Running" (Animals Dancing)
La house music, c'est un peu comme l'économie ou la démographie. On croit quel le truc est épuisé, arrivé au bout des permutations et des possibilités et puis un gars ou une fille débarque, bouge une virgule et l'avenir reprend des couleurs, des jeunes indolents s'engagent de nouveau, et les proches se mettent à dire un peu moins d'âneries le dimanche midi attablé autour du gigot. On n'ira pas jusqu'à dire que cette petite connerie signée d'un second couteau du crew 100% Silk mérite la médaille du morceau le plus frais depuis que 2015 a commencé mais à deux moments précis de son déroulé (l'arrivée de la mélodie à 2.06 et l'entrée en jeu du riff de slap après le break à 4.33), il nous fait effectivement voir la house comme un bébé qui vient de naître, une pousse d'avocat qui s'échappe de l'écorce d'un noyau, un aiglon qui prend son envol depuis le dongeon d'un château des Carpathes pour disparaître vers le firmament d'un horizon nouveau.
Andreas Gehm "Xylan Endo-1,3-B-Xylosidase" (Cologne Underground Records)
Eh les jeunes, vous la sentez gronder, la rumeur démago des politicards qui veulent réintroduire le service militaire? Ça vous fait plaisir? Ça vous fait tout drôle dans l'estomac? Deux petits conseils pour vous préparer au pire: reprendre la course à pied, tous les dimanches matin le long des berges du cours d'eau qui coule dans votre patelin, et beaucoup écouter Andres Gehm. Sa techno martiale et volontiers écervelée vous permettra de vous accoutumer à la fois au riddim naturel de la marche au pas et aux mandales de vos crétins de co-légionnaires qui ne supporteront évidemment pas vos bons mots, la pile de gros livres à côté de votre lit de camp et votre face de moineau.
Vril "Portal 7" (Delsin)
A en croire sa musique et ses photos de presse, Vril a deux buts dans la vie: ne jamais révéler son identité au monde et concrétiser un threesome avec Ben Klock et Marcel Dettman. Dans la mesure où il n'est pas tout à fait seul sur le coup et où il n'est pas le plus manchot de sa secte, on lui souhaite de tout notre coeur d'arriver à ses fins.
Daniel Avery remixé par Rødhåd = pizza pepperoni e salsiccia congelée minute à l'azote liquide, à déguster glacée, tartinée de Baume du Tigre et saupoudrée de kétamine.
Burial "Temple Sleeper" (Keysound)
Bien plus qu'un retour au bercail rave et un coup de pouce émouvant à l'un des plus beaux labels garage en activité, ce très enigma-tique "Temple Sleeper" fait l'événement en choisissant un riff et une vitesse de croisière plus proches d'une vieille connerie happy hardcore que d'une auguste évocation de l'âge d'or de l'underground south-east londonien. Le mec est dingue, le mec est trop fort.
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