Née dans les bidonvilles de Rio de Janeiro au début du XXème siècle, la samba a d'abord été la danse des esclaves émancipés avant de devenir cette musique de carnaval qui n'a fait que de se caricaturer au fil des années (apparemment les touristes seraient plus sensibles aux strings à plumes qu'aux chapeaux de fruits de Carmen Miranda). Ninos Du Brasil, duo italien fasciné par les percussions d'Amérique latine et féru d'ethnomusicologie, entend bien la re-ghettoïser, la rendre à sa forme tribale, et même lui ajouter une couleur vaudoue teintée de magie noire.
Fini donc les déhanchés de danseuses dénudées aux formes généreuses. L'heure est au chamanisme et aux danses incantatoires de rituels paganistes. Rien de nouveau sous le soleil, me direz-vous. Le duo qui a sorti son dernier album sur Hospital Productions (label de Dominick Fernow aka Prurient aka Vatican Shadow, amateur de treillis et de dictateurs morts) n'a jamais été branché musique "caliente". Mais cette fois-ci, on préfère vous mettre en garde contre le mauvais sort. La transe-noise méphistophélique d'"Aromobates", leur nouveau titre, risque sérieusement de vous donner des sueurs froides. Pour faire court, c'est un peu comme si Rascar-Capac avait délaissé ses boules de cristal pour se mettre à la techno. On vous avait prévenu.
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