Tin Man "No New Violence" (Absurd Recordings)
Assurément l'ouverture d'album techno la plus subtile et la plus émouvante depuis un bail, "No New Violence" fait un pont d'or entre la M-Series de Maurizio et les Artifakts de Plastikman. Osez donc me dire que c'est pas réussi.
Tin Man - No New Violence
06:38
Marquis Hawkes "Can't Find A Reason" (Houndstooth)
Les voix de diva r'n'b en survet' dans la house pupute, c'est comme l'huile d'olive dans les épinards ou le sésame sur une tranche de thon grillé: on connaît par coeur mais y a rien de mieux pour épater la galerie.
Marquis Hawkes - Can't Find A Reason
Ekman "Entropy" (The Trilogy Tapes)
J'ai beau fouiller dans le cloaque d'idées noires et d'insanités qui me sert d'esprit cet après-midi, une seule punchline me semble à propos pour évoquer le gros morceau du dernier Ekman sur TTT: sous la bretelle d'autoroute, personne ne vous entendra crier. C'est très sérieux. Car si le groove ressemble à trois fenêtres Youtube ouvertes en même temps qui jouent trois fois le même morceau de Model 500, son atmosphère délétère n'a qu'un équivalent: L'Île de béton de J.G. Ballard, chef d'oeuvre d'extrapolation dystopique où, suite à un accident de voiture, un Robinson des temps modernes doit apprendre à survivre dans un terrain vague en contrebas d'un autoroute. Je suis persuadé que Ballard est l'auteur de chevet de 80% des producteurs qui publient leurs saloperies sur Opal Tapes, L.I.E.S. ou The Trilogy Tapes.
Bicep "Poly Pineapple" (Feel My Bicep)
On vous poste cette nouvelle bêtise du duo irlandais pour une seule et unique raison: le titre, super agréable à dire à voix haute. Essayez chez vous. "Poly". "Pineapple". "Powli". "Païnappeul". "Powlipaïnappeuleu". Maintenant attrapez un fruit de saison, par exemple une pomme fuji, ou une poire. Mordez dedans. Réessayez la bouche pleine. Filmez vous avec votre téléphone. Faites un Vine. Téléversez le sur la Toile. Alors, elle est pas belle la vie?
Paul Johnson "Stop Trippin' (Rawax/Chiwax Classic Edition)
Réédition bienvenue d'un mega classique du catalogue
Cajual/Relief, cette déchirade du Chicago hero Paul Johnson (remember la galéjade "Get Get Down"?) est un peu à la ghetto house ce que l'épluche-légumes Tupperware aux articles de cuisine: un sommet d'ingénierie, de simplicité et d'efficacité.
Paul Johnson - Stop Trippin
05:28
Perc "Grindr" (CLR)
Sacré Perc. Derrière ses airs de Père Fouettard de la techno, le mec est en fait un fan de calembours digne des tauliers des Grosses Têtes. Un jeu de mots extrêmement subtil et amusant se cache en effet dans le choix du titre de ce nouveau morceau, bourriné à la main pour les beaux yeux de la Britannique Rebekah et CLR Records. Il a quelque chose à voir avec le café. Vous l'avez? Non? Allez, je vous lâche deux indices, ici et ici.
Perc - Grindr [2014] HQ HD
05:17
FIS "Speech Spirits (Kassem Mosse'd)" (Loopy)L'original ressemble à un genre de pique-nique post-atomiqe sur les pelouses de Roissy, le remix est un peu plus digne. Mais plus ça va, plus on se demande si les producteurs de house expérimentale ne sont pas les trolls de la musique de notre époque. Plus on les complimente pour leur liberté de penser, plus ils se croient autorisés à faire n'importe quoi.
Speech Spirits (Kassem Mosse'd)
05:23
Function & Vatican Shadow "The Nemesis Flower" (Hospital Productions)
Dominick Fernow et David Sumner définissent leur premier disque en collaboration comme de "l'ambient électronique dynamique". De fait, "The Nemesis Flower" est le seul morceau de
Games Have Rules que la présence d'un "gros beat binaire" permet d'affilier à ce genre de musique qu'on appelle "la techno". Ceci dit, je serais bien en peine de dire si ce morceau est "de la techno" ou n'en est pas. Le seul moyen de s'en assurer serait de pouvoir voyager dans le temps, de voyager à Detroit en 1992 et de le faire écouter à Juan ou Derrick et de leur faire écouter pour savoir ce qu'ils en pensent. Ce qui n'est vraisemblablement pas encore possible. Va donc falloir se démerder.
Function & Vatican Shadow - The Nemesis Flower
08:07