Snow Bone "Mystic Vision" (Lobster Theremin)
Le deuxième maxi de ce nouveau venu anglais chez les disques du homard piétine tous nos fantasmes adolescents de manière inespérée. Un pilonnage en règles qui vous coupe l'envie d'avoir un quelconque projet qui n'inclurait pas la présence d'une arme blanche et une forte dose de DMT.

Alliv Sobol "Toz11" (Nervmusic)
Vous avez 30 secondes pour deviner qui se cache derrière ce projet minimal, que dis-je, nanomal, sans avoir à faire le poirier afin de lire ce nom de droite à gauche. C'est ce qui m'a fallu faire pour comprendre et j'en ai des courbatures.

Tzusing "1976" (L.I.E.S)
On imagine bien que le côté "indus-sirènes-dégueulasse sur les bords" pourra en rebuter plus d'un, mais la relecture de l'un des discours les plus mémorables du cinéma, celui de Ned Beatty dans Network, vaut à elle seule l'interêt de ce morceau. 

Whirling Hall of Knives "Comminute (Ancient Methods Remix)" (Earwiggle)
11 minutes et 10 secondes, c'est le temps que dure ce remix maousse costaud signé des toujours excellents et trop rares Ancients Methods et c'est pile-poil le temps qu'il faut pour se ressourcer de l'océan de merde ambiente dans lequel on trempe jusqu'aux épaules entre 12 et 18 heures par jour quand on travaille sur Internet et / ou dans l'évacuation d'eaux usées. A ranger dans la même catégorie qu'un shot de Yamazaki 25 ans d'âge après un dîner chez un ami de droite ou une enfilades de 5 ou 6 pages sans paragraphes de Proust ou Thomas Bernhard après une soirée devant une soirée spéciale D&Co.
 

Marcelus "Worship the Bass" (Tresor)
Non, ce morceau n'est pas un énième hommage à King Tubby ou aux maîtres méconnus de la Miami Bass. Plus simplement, c'est une décharge de furie robotique old school signée du Parisien Marcelus heureusement dénuée d'envolée lyrique ou d'explosion de bruit blanc. La basse qu'on vénère ici, c'est donc celle du Pied tout puissant, qui fait tenir debout jusqu'au plus avoiné des danseurs et qui fait fuir les parents. On applaudit des deux mains et on remercie le ciel que Tresor soit toujours dans les parages, parce qu'on ne voit pas bien qui d'autre aurait pu sortir un truc comme ça.

James "Jack Rabbit" Martin "Only Wanted To Be (Acid Mix)" (Stil Music)
Premier extrait de KStarke Records, The House That Jackmaster Hater Built, dernier volume en date de la série de compilation de Jerome Derradji consacrées aux entrepreneurs oubliés de la house de Chicago, cet "Only Wanted to Be (Acid Mix)" coproduit par Adonis et déjà réédité par Booton Records (sous-label de KStarke consacré aux bootlegs) serait considéré par quelques-uns des chanceux à posséder un exemplaire du maxi original comme le meilleur disque acid jamais sorti sur la Planète. On est pas assez spécialistes pour donner notre aval ou réfuter le fait mais on avoue que c'est exactement le genre de saloperie acid salace qu'on préfère - celle coupée à rien, ni à la techno, ni à la poésie, ni à rien. Guettez la sortie du skeud, ça risque d'être très très très bien.

Drax "Phosphene" (Perc Trax)
Eh les Chevaliers Blancs du C'était Mieux Avant, pas la peine de râler pour cette fois: ce morceau date de 1993. Pourquoi on en parle ici alors? Parce que dans le cadre des festivités autour du dixième label de Perc, cette très vieille tuerie signée Thomas Peter Heckmann fait l'objet d'un beau maxi sur Perc Trax où il est trois fois remixé par Perc & Truss, AnD et The Exaltics. Comme on n'a trouvé aucun extrait de ces 3 relectures à vous streamer, on vous recolle l'original, qui fait partie des 7 ou 8 classiques absolus d'Ali Wells. Accessoirement, on ne choquera personne en affirmant que l'original n'a pas pris une ride.

Soft as Snow "Halo Heart (Lucy Remix)" (Houndstooth)
2014, année de tous les possibles, y compris celui de voir un groupe synth pop nommé en hommage à la plus belle des chansons d'un des plus beaux groupes du monde ("Soft as Snow" de My Bloody Valentine, donc) faire l'objet d'un remix de deep techno qui tabasse. En Japonais, il y a une expression très pratique pour ce genre de fait un peu perturbant au sujet desquels on est incapable de décider s'il faut faire un feu de joie ou se jeter dedans en hurlant à la mort: "Shikata ga nai". Qu'on pourrait traduire gestuellement par un haussement d'épaule, le regard torve, suivi d'un très long soupir.

Hesperius Draco "Western Monk" (Friglo Records)
Nouveau projet du geek italien Alessandro Parisi, Hesperius Draco continue tranquillou le job entamé sous son nom sur Lux et les bien nommés Minimal Rome et Giallo Disco: celui d'une refonte technoïde nourrie au meilleur du disco cosmique et du jakbeat des musiques de séries B, D et Z de son enfance, celles avec des mygales en plastique, des meurtres au couteau à viande et des vraies compressions de tôle sur l'autoroute qu'on matait en loucedé des parents quand on allait dormir chez un camarade de classe dont le père était suffisamment inconscient pour les passer à des gosses de 9 ans sur le magnétoscope flambant neuf acheté l'année précédente aux Japon et qui nous faisaient cauchemarder avec bonheur les mardi soir.