Frank & Tony with DJ Sprinkles "Companion" (Scissor & Thread)

Difficile de faire plus deep que cette marmite de soupe house 90's signée du duo franco-ricain Frank & Tony main dans la main avec la géniale Terre Thaemlitz.  Quand on l'écoute, pourtant, on pense plutôt à un mets plat, genre tarte fine ou pizza.

Richy Ahmed "Sneaky Acid" (Hot Creations)

La connerie acid de la semaine ressemble presque à un vieux Orbital, elle est signée par un jeunot échappé de Rinse et éditée par le label de Jamie Jones et Lee Foss, habituellement plutôt orienté house pupute et magnum de champagne. Ce qui veut dire deux choses: que le revival acid continue de s'étendre, et qu'en toute logique, une TB-303 devrait bientôt faire une apparition remarquée sur un single de Zazie ou Johnny Halliday. 

Eomac "Su Riddim (Anno Stamm Remix)" (KILLEKILL)

D'abord, dire que les réalisateurs du clip ci-dessous, "the29nov films", sont des sagouins et des voleurs pour qui recadrer et appliquer un filtre pourri sur un classique du cinéma d'animation (en l'occurence Science Friction de Stan Vanderbeek) équivaut à "réaliser" un film. Ensuite, et c'est plus important, dire et redire que ce remix d'Eomac par Anno Stamm (alias Lars Stöwe alias Anstam alias ) est une petite chose terrible qui réussit l'exploit d'être ultra badass (cette bassline!) et ultra débile (ces trompettes!). 

Ñaka Ñaka "Def Def" (Black Opal)

Alors ce "Def Def" de Ñaka Ñaka, plutôt bof bof ou bien bien? Carrément Aphex Twin, époque Selected Ambient Works Vol. 1, en fait.

DMX Krew "100 Tears" (Fundamental)

Sur sa 34ème sortie de 2014, Ed DMX revient fois pour la 2 ou 3ème fois à ses fondamentaux italo mélancolique et mathématiquement parlant, c'est un événement. En tout cas au milieu des pilonnades quasi gabber et autres kraftwerkeries glacées de ces derniers mois, "100 Tears" est une jolie rareté qui nous rend illico nostalgique de ce temps où l'Anglais sortait ses disques sur Rephlex, s'habillait en blanc de la tête aux pieds et ne pouvait s'empêcher de crooner.

Kill Frenzy feat. Astrid "XXX" (Dirty Bird)

A la base, notre intérêt pour cette cochonceté de Kill Frenzy est purement circonstancielle: son premier album s'appelle TAYLR SWFT et vous comprendrez aisément pourquoi on a cliqué sur le stream. Au détour d'une écoute très distraite (= en faisant des photocopies) du premier album pas mal nase de l'Américain, on s'est pourtant pris d'affection pour cette coquette tranche de "funky house" générique qui ne rate aucun écueil de la démagogie dance (basse slappée, snare qui craque, vocalises sexy zap) mais dont on sait qu'elle aurait été notre morceau préféré de n'importe quelle compilation offerte avec Trax ou Coda entre 1997 et 1999.

Barnt "Under His Own Name But Also As Sir" (Hinge Finger)

De quel énième sous-genre de house débile et dégénérée Barnt est-il le nom? Honnêtement, à chaque fois qu'il sort un nouveau disque, on a l'impression de perdre une case dans le cervelet et une autre dans le grand placard des sous-genres de la dance music mondiale. Ce qui ne veut pas dire qu'il nous perde sur la piste de danse: sur son premier maxi pour le label de Joy O' et Will Bankhead (The Trilogy Tapes), l'Allemand paye son tribut à Errorsmith et à la vieille turbine de Chicago et pond un hybride assez génial, à la fois rigoureux comme une notice de médicament et démantibulé comme un steak haché.  

Ulwhednar "Begravd Under Is" (Northern Electronics)

Le saviez-vous? En 1992, alors que les riantes activités de groupe du "Black Circle" originel du black metal norvégien (incendies d'église, messes noires, orgies à la bière) battaient leur plein, il arrivait ponctuellement à Varg Vikernes, 19 ans, de laisser ses potes à leur partie de Risk dans la cave pour aller s'encanailler sur de la techno au Føniks Club de Bergen.  Doit-on donc considérer la techno noir-c'est-noir que jouent les fans de metal notoires Abdulla Rashim et Varg sous le nom d'Ulwhednar comme un hommage iconoclaste au black des origines? En tout cas, l'ambiance est la même.

OdD "Lignum Vitae (Barac Remix)" (OdD Music) 

Difficile de trouver plus représentatif du son Roumain que ce remix. Si vous galérez à expliquer à votre banquier ou votre tatie pourquoi vous ne tripez plus que sur des morceaux d’un quart d’heure produits à Bucarest, faites leur écouter ce track, ça vaut tous les discours du monde. 

Dense & Pika "Slowhand"  (Hotflush)

On les avait laissé sur leur presque hit bien cheesy sur les contours, Colt, il y a un an. On les retrouve avec ce qu’ils savent faire de mieux, c’est à dire oublier d’inventer l’eau chaude, et donner du biscuit à un parterre de mômes qui préfère sautiller que penser à leurs futures insuffisances rénales.

Skee Mask "Torpor 12" (Ilian Tape)

Le titre le plus conventionnel du maxi mais aussi le meilleur. Ces petits flons flons entêtants sonnent comme la marche militaire d’une armée de Lemmings prêts à se jeter d’une falaise. C’est un peu le "Hé, Ho on rentre du boulot" des suicides collectifs.