Petit conseil aux googleurs compulsifs: si vous cherchez des infos sur Band X, tapez directement le nom de Craig Peyton, le vibraphoniste et compositeur à l'initiative du projet (également connu dans la communauté new age pour avoir vaincu le cancer avec l'aide d'un guérisseur). Parce qu'entre X, le fameux groupe punk de L.A. et le Génération X de Billy Idol, ce groupe éphémère et quasi exclusivement connu des diggers spécialisés dans le rare groove a peu de chance de remonter dans vos recherches.
Quelque part, c'est assez normal: au croisement du groupe de prog binoclard, du superband fusion funky et de la connerie novelty, Band X était une sacrée bande de pervers qui ne méritait pas le moins du monde que la Fée postérité se penche sur leur berceau. Présenté par BBE qui réédite ces jours leur unique album titré ironiquement The Best of Band X (on connaît d'autres petits rigolos qui ont eu la même idée) comme un "groupe de jazz au sens large" avec un "feeling synthétique", Band X réalisait même l'exploit si ce n'est inédit, rarissime d'être à la fois plus excentrique, plus novateur et plus cheesy que la plupart des groupes fusion ou soft rock de leur temps.
Ce qui n'empêche pas leur musique de sonner très cool aux oreilles de l'auditeur d'aujourd'hui. Ecoutez-moi par exemple la connerie ci-dessous, composée et chantée par Peyton: son de batterie aux petites oignons, vibraphones saturées, mises en place façon blaxpoitation, choeurs californiens passés dans un phaser dignes de Steely Dan, petites surprises prog dissonantes dès que l'ennui pointe son nez... Si ce n'était ces satanées arrière-pensées qui gâchent la vie au quotidien des gens nées avant 1990 (rappelez-vous ce truc qu'on appellait "le bon goût" et qui rendait l'écoute des Carpenters ou d'ABBA absolument intolérable?), on dirait même qu'on tient là une putain de pépite.
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