Mungolian Jet Set font de l'intelligent house music: de la house qui assume ses beats et ses percussions mais nourrie au jazz rock, au rock progressif, au vrai disco, à la musique contemporaine, à l'ésotérisme, au MDMA, à Zappa, au multiculturalisme, aux vastes champs de paquerettes qui recouvreraient la Terre si l'Homme n'était pas poussé au crime par les démons de la veulerie et de la haine de soi, man. Leur musique déborde tout le temps de trop d'idées, de trop de jolis sons, d'envie de bien faire. En morale house, c'est une aberration. Surtout sous la régence d'Internet, où il fait moins bon être un érudit qu'un imbécile heureux du ghetto.
Débarqués en sus d'un label de "nu-jazz" (le Jazzland de Bugge Wesseltoft) et du pays où le menu McDo coûte une moitié de Smic français, Pål "Strangefruit" Nyhus Knut Sævik ne respectent pas non plus la rareté (ils sortent un album par an) ou ce bon vieil anonymat cher aux gens de Londres ou Detroit (ils paradent volontiers en parures en soie et simili cuir). Tête à claque jusqu'au bout, ils se sont également inventés une société secrète (les Knights of Jumungus), une cosmologie débilos à la KLF et une langue imaginaire à la Magma dont ils gribouillent des mots partout sur les murs de leurs disques infinis. C'est presque comme si personne ne leur avait passé le formulaire d'inscription pour faire ses classes. Et le pire, c'est qu'ils s'en foutent, les pitres.
Pour tout ça, ils méritent notre mépris et notre opprobre et celle de tous les connoisseurs de la vraie chose house, celle de Chicago jusqu'en 87, celle de New-York et du New-Jersey jusqu'en 97, à la limite celle de Londres jusqu'en 1995. Sinon leur musique est pas mal, mais c'est pas le sujet. On ne traite pas impunément la house music. On est pas là pour rigoler.
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