Gunnar Haslam "Ataxia No Logos" (Delsin)
Un petit goût de guerre au Moyen-Orient, de poubelles en flammes et d'exactions inutilement cruelles de la CIA dans ce nouveau Gunnar Haslam, le premier à sortir sur un label européen. On doute qu'il y ait un rapport de cause à effet entre les deux faits, mais c'est la première fois qu'une sortie Delsin nous fait penser à l'univers parano-techno de Vatican Shadow.
Marc Pinol "Cleff III" (Discos Capablanca)
Vous le reconnaissez? Le type mal sérigraphié sur le macaron? Mais si, le Temps perdu, le temps retrouvé, la sonate de Vinteuil? Et le rapport entre le petit Marcel et cette pépite prog italo signée sur la danseuse du fantasque Hugo Capablanca? Je vous en pose des questions, moi?
San Proper & David Olivier "Free" (Ratio? Music)
Bon, ok, ce morceau ressemble un peu à du Superfunk. Bon, ok, les paroles sont à peine dignes de servir de motto à la prochaine saison de J'irai dormir chez vous. Mais ce n'est pas ça le plus grave. Non, le plus grave c'est que San Proper en soit le seul et unique responsable. Parce que San Proper qui fait ce genre de morceau, c'est un peu comme les mauvais moments du nouveau Caribou (ouais, y'en a aussi des bons): ça donne envie d'arrêter d'écrire sur la musique pour de bon et d'aller s'enfermer dans la cave d'une maison Phoenix abandonnée au fin fond de la Flandre, les mains scotchées sur les oreilles, jusqu'à ce qu'une scène de pugilat à la Bruno Dumont vienne arrêter tout ça, tout net, dans un grand déballage de sauvagerie mystique.
D'Marc Cantu "Psychotronics" (Shaddock)
Si D'Marc Cantu était un groupe de black metal et que "Psychotronics" était le premier extrait de son nouvel album à sortir sur Season of Mist, on écrirait qu'il s'est "assagi" et que le-dit nouvel album a tout l'air d'être l'album "du passage à l'âge adulte". Mais comme D'Marc Cantu est un producteur de jakbeat tout ce qu'il y a de plus geek et que "Psychotronics" est extrait d'un maxi inspiré par la science-fiction, on écrira plus simplement que ce moment d'electro introspective est "un peu relou" et qu'on préfère quand il envoie la purée.
Vu le nombre de bidules de DMX Krew et Rephlex-affiliés qu'on a glissés dans le Panier de crabes depuis un an, je ne vois pas pourquoi je m'empêcherais de mettre cette merveille ici. D'autant que malgré un tempo plutôt alangui, c'est très dansable. Pour tout vous dire, je visualise même très exactement le genre de personnes qui pourraient péter les plombs dessus sur un dancefloor, et le genre de danse "créative" auquel ils s'adonneraient. Je suis même très fier d'en compter quelques specimens parmi mes amis. Certains sont célibataires. D'autres on trouvé l'amour. Le monde est plus compliqué que ce qu'on croit.
In Aeternam Vale "V8" (Jealous God)
Sauvée de l'oubli par Veronica Vasicka et son label Minimal Wave, la proto-techno que produisait le Lyonnais de Lauren Prot à la fin des années 80 n'en finit pas de nous forcer à nous rasseoir par terre par sa précision esthétique et sa modernité. Plus surprenant encore, celle qu'il produit en 2014 n'a rien à voir avec le genre de hard techno poussive que produisent les vieilles gloires indus quand on les sollicite 20 ans après leur moment de grâce. Commandé par Regis, Silent Servant et James Ruskin pour Jealous God, le label qu'ils ont créé l'an passé pour prendre la suite de Sandwell District, ce nouveau In Aeternam Vale ressemble exactement à du Sandwell District dégraissé de tout élément qu'un robot pourrait juger superfétatoire - la lumière, l'espoir les nappes qui donne l'impression de glisser vers l'éternité. En d'autres termes, c'est la classe intégrale.
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