Hugo Capablanca est un secret bien gardé de l'underground house européen contemporain. Comme beaucoup de ses compères défenseurs de ces esthétiques à la marge (disco déviant, house downtempo, musiques sombres et rares de tous bords…), il n’attire pas bien les projecteurs. Autrefois résident du Rio club qu’il est de bon ton de qualifier de « culte » maintenant qu’il est fermé, anciennement installé au Stattbad Berlin, autre haut lieu de l’intransigeance musicale berlinoise tombé au combat, le DJ est à présent résident au Salon Zur Wilden Renate, ainsi que dans un club à Rio de Janeiro si on doit en corire sa page Resident Advisor.

Mais par malédiction ou volonté, il demeure un « secret bien gardé », commencions-nous par dire, qui jouit d’un succès d’estime et d’articles sur The Drone plutôt que de faire l’objet de féroce débats sur le groupe facebook Weather Festival music.

Réjouissons-nous en. A son image, la musique qu’il sort sur son label, Discos Capablanca, est rare. Ou plutôt, elle l'était, car tout le catalogue autrefois exclusivement disponible en vinyle sérigraphié a été uploadé ces derniers jours sur Bandcamp. C’est une bonne nouvelle, et cela nous permettra de nous rappeler que le héros underground berlinois et aussi un héros de la scène New York/L.I.E.S qui balbutiait encore au moment de ses premières sorties, avec des noms comme Ron Morelli (avec Jason Letkiewicz sous le nom Two Dogs in a House), Willie Burns (sous le nom Grackle) ou Beau Wanzer (au sein de l’excellent projet Mutant Beat Dance).

Après une première partie de vie dédiée à cette scène et une pause de un an, le label a repris depuis 2012 et de manière un peu plus assidue sa quête de « techno alterno », en sortant des mecs comme le remarqué CVLT ou Keita Sano, plaçant respectivement le Portugal et le Japon sur la carte de l’amicale des musiques marginales. Dépéchez-vous donc de cliquer sur ces sorties qui furent longtemps des dj tips, des sorties vinyles confidentielles que 300 connoisseurs se dépêchaient de s’arracher.