Barac "Variety of Different Feelings" (Mereteze)

Gros poisson dans le genre "breakbeat minimal de Roumain où il ne se passe rien et pourtant ça fait 6 heures qu'on danse", Barac ne surprend personne en sortant un EP dans lequel il a passé un temps fou à enlever des choses ou tout simplement ne jamais les mettre. Voici le morceau le plus chargé, c'est dire.

Second Storey "Shaman Champagne" (Houndstooth)

Dernier prototype en date à profiter de l'aura très "cristal Swarovski" de l'écurie Houndstooth, Second Storey ne donne pas précisément dans la techno, ni dans l'IDM, ni la post-techno d'ailleurs. Plutôt un bordel high tech de bon aloi, comme seuls les  provinciaux anglais qui ont écouté trop de musique en regardant le plafond dans leur pieu savent en produire. L'album à venir en octobre est bien, on en reparlera. 

Regis "Fragment 1" (Downwards)

La voilà, la bombe à fragmentation anti-aoûtiens responsable de ce tsunami de détresse qui a transformé vos vacances en mare de pétrole dès votre arrivée à Saint-Palais-sur-Mer. Débarqué sans crier gare au début du mois d'août, ce nouveau quatre titres du Prince Regis ne compte en outre pas s'arrêter en si bon chemin. Prochaine étape: il devrait transformer les premiers jours de la rentrée, période traditionnellement vouée à l'espoir, aux bonnes résolutions et à l'illusion du renouveau, en déluge d'angoisse, de jalousie mal placée et d'acrimonie.

Roman Flügel "Parade" (Dial) 

Entamant présentement le troisième âge de sa carrière (quand la plupart de ses jeunes concurrents peinent à tenir jusqu'au troisième album), le beau vétéran allemand, la toison mouchetée de reflets poivre et sel, fait un peu n'importe quoi avec la techno depuis qu'il fait des disques sous son nom. On ne lui en veut pas une seconde. C'est souvent du très joli n'importe quoi.

Aroy Dee "Blossom" (M>O>S Recordings)

Après 12 mois de travail intense et de recherches effectuées dans le plus grand secret, le boss de M>O>S accède directement en pole position de la course pour le plus beau disque de house chiante de l'année (trophée remporté l'an passé par le plus expérimenté Lawrence, s'il est encore besoin de le rappeler). Le coude à coude avec Efdemin semble inévitable. 

Steve "Aqua Trix" (WeMe)

Le beau label belge WeMe fête dix années d'activités impeccables au service de la braindance et de la techno post Detroit avec 13 inédits précieux signés Leyland Kirby, Ceephax, Der Zyklus (AKA Gerald Donald de Dopplereffekt etc.), DMX Krew ou DJ Stingray. Et parce qu'on est pas du genre starstruck, on craque pour cette ouverture signée de l'anonyme Steve (167ème du nom sur Discogs) et son mélange impeccable d'electro boogie et d'hydromel rephlexien. 

British Murder Boys "Fist" (Downwards)

Petit geste sympathique et inattendu de la part Regis et Surgeon qui rééditent quelques-unes de leurs oeuvres en digital pour les branleurs qui savent pas comment dépenser les bons d'achats Beatport que leur a offert leur cousin Anatole, DJ à Antibes. Les deux morceaux ("Fist" et "Splinter") sont terribles, on n'attend plus que les quatre autres parus tantôt sur Counterbalance.

Samuel Kerridge "Paint It Black" (Blueprint)
 
Le saviez-vous? Pour obtenir un noir profond (également appelé "noir 400%" ou "noir soutenu") en impression numérique ou offset quadrichromie, le pigment noir ne suffit pas. "Le « noir soutenu » est défini comme une teinte qui est « plus noire que noire ». Bien que du point de vue de la théorie de la couleur il s'agisse d'un non-sens complet, une réelle différence est observée dans la pratique". Ce qui signifie que pour faire un beau noir, il faut procéder à un mélange des quatre couleurs primaires, soit cyan, magenta, jaune et noir. Et ben pour la techno c'est pareil. Samuel Kerridge est un sacré peintre.

Sterac "The Hypnoticus I" (Delsin)
Ce bougre de Steve Rachmad a bien bossé pendant l'été. Mais contrairement à vous autres qui rammassiez des fraises en tant que saisonniers dans le Val de Loire, lui sortait un maxi sur Klockworks et un autre sur Delsin, qui oscille entre old school et molle school. Jetez aussi une oreille sur son dernier mix pour R.A.

Perc & Truss "Forever Your Girl" (Perc Trax)
Le message me parait clair, ce titre s'en prend à ta fille. Pas celle du voisin ou d'un pote, la tienne en particulier, et ce pour toujours. Juste pour te rappeler à quel point elle est casse couille.