D.K. "Keep on (Part II)" (Antinote)

Vous avez déjà pu vous en rendre compte si vous avez écouté Drop sur Juno Plus: en ce moment, D.K. est complètement obsédé par 808 State. Son premier album solo s'écoute donc comme une longue et belle balade en Alfasud sur les autoroutes du Pacific State cher au grand groupe mancunien. Mais vu qu'en gros personne sur la Terre n'est foutu de faire quelque chose de correct avec cet héritage, on trouve ça très, très bien.

Shangai Den "The Sun" (R&S)

Et le truc de dance indansable de la semaine nous est une fois de plus offert par R&S, décidément au taquet sur les machins bass bidule truc avec des charleys qui font "tchitchitchi". Découvert par une collaboration avec Falty DL (le bordélique "King Brute", sorti cet hiver sur Ninjatune), le newbie Shangai Den fait en gros dans la "tumblr bass" (je vous encourage à utiliser le terme) qui a l'air de coller et décoller les samples et les beats de manière absconse et aléatoire mais qui a en fait pour seul but véritable de vous faire sursauter au moins une fois pendant votre séance de binge de nouveautés quptidienne sur soundcloud.




Anthony Naples "More Problem" (The Trilogy Tapes)

Avec une prod légèrement différente et à un tempo un tout petit peu plus rapide, on aurait pu confondre ce track (superbe) d'Anthony Naples pour le plus chébran des labels outsider house avec un bon vieux Technasia. Que se passe-t-il? Ce phénomène étrange serait-il dû à la dernière inversion des pôles ou au passage à proximité de l'orbite de la Terre d'une comète de kryptonite? Une chose est sûre, si la tech house d'autoroute revient à la mode, The Drone se coupe un bras.

Russ Gabriel "Live in Tokyo" (Ferox)

La première compilation Adventures in Techno Soul est sortie sur Ferox en 1996, c'est-à-dire à une époque où on ne pouvait pas lire pas l'expression  "techno de Detroit" dans beaucoup de magazines en France, en tout cas pas dans Télérama. 18 ans plus tard, le monde a donc beaucoup changé, on lit effectivement de temps en temps "techno de Detroit" dans Télérama mais Russ Gabriel s'en cogne: à un ou deux morceaux près, ce troisième volume fantasque et formidable aurait pu sortir en 1996. Voire en 1995. Voire en 1994. Voire en 1993. Si vous êtes intelligent, vous savez que c'est pour ça que c'est bien. 

San Proper "Yestoday" (Perlon)

Comme vous le savez, les gens de chez Perlon n'en ont absolument rien à foutre de la promo, d'Internet, les réseaux sociaux ou même d'annoncer leurs sorties. Si cette 99ème sortie du label fait à peine plus de bruit que la 100ème sortie récemment et confiée à Margaret Dygas, c'est juste q'une gentille personne a pris le soin de ripper le vinyle et de l'uploader sur Youtube. Sinon on vous en aurait parlé du Dygas, vous pensez bien.

Marquis Hawkes "Outta this Hood" (Clone)

Clone poursuit sa série Jack For Daze, les incursions dans la musique gogole à la Chicago. Cette fois-ci c'est Marquis Hawkes qui s'y colle en prenant bien soin de laisser quelques neurones au vestiaire.




Jacob Korn "Eisladen" (Uncanny Valley)

J'aimerais très sincèrement savoir ce qui est passé par la tête du dresdois Jacob Korn quand il a décidé que la petite boucle de guitare+orgue qui drive ce morceau était non seulement "ok" mais qu'elle ferait une bonne base pour un morceau de dance music. Parce que je suis un peu admiratif de son cran, mais surtout totalement circonspect quant à l'intention musicale qu'on peut cacher dans un tel choix à une époque où la technologie permet d'échantillonner n'importe quoi dans le monde, du Wagner, du Weather Report, ou un berger des Pyrénées qui aboie très fort sur un Jack Russell pour l'impressionner.

St. Joseph "Nasty Boy" (Everything is Okay)

Ça sautille discrètos, ça fourmille de zigouigoui, si vous aimez les bruits de pas dans la neige et les disques Perlon, ça peut être votre came.

Gunnar Haslam "Discouraged" (Mister Saturday Night) 

Outre le bourdon magique façon "L'homme à l'harmonica" qui débarque après le break tel Gene Tierney au milieu du Laura de Preminger, on retiendra surtout de étrange banger mélancolique à danser les yeux embués de larmes tièdes son côté "poussières d'un monde disparu à jamais qui se reflètent dans les yeux d'un enfant innocent". Les deux autres morceaux du maxi sont encore plus émouvants mais comme il n'y a pas de rythmes dedans, ou aurait frisé le hors-sujet à les copier-coller ici. Bref.

Floating Points "King Bromeliad" (Eglo) 

Acid jazz! Gilles Peterson! Worldwide! Groove! Hotbrass! Chapeau africain! Basse 5 cordes! Points d'exclamation!!!