Il y a plus de virages, de détours et de références dans les deux morceaux de ce quarante-cinq tours que de rues dans une grande capitale. Il y en a tellement en fait, que le journaliste même appliqué, même érudit pour de vrai est obligé de se casser les dents. Pourtant il ne peut pas s'en empêcher, le journaliste, il cherche les parents comme il cherche les instruments rares: Syd Barrett, Lewis Carroll, un clavecin ancien, Morricone-Nicolai-Umiliani-Cipriani, une vraie cabine leslie, les Beatles, une pile de synthés russes et Broadcast à l'époque bénie des deux premiers albums, quand la musique du groupe était un conglomérat intarissable de références embarquées sur le dos d'autres références.
Rajoutez un clin d'oeil à Pasolini trop gros pour être simple dans le titre de leur nouveau 45 tours et un blurb rédigé par un philosophe contemporain qui fait référence au premier enregistrement de voix de l'histoire, et vous vous retrouvez avec un gros gâteau beaucoup trop compliqué pour être branché. Dans la mesure où l'humeur du moment chez The Drone est au garage in yo' face et à la techno qui bastonne, j'aime autant vous dire que je prends des risques inconsidérés à vous en parler.
Sorte de super formation à la géologie nébuleuse, Dorian Pimpernel est surtout un groupe fétiche pour quasiment tous les gens qui les connaissent, et ce sans avoir sorti rien d'autre qu'une collection de démos et un mini-album à l'époque de Myspace. Dandy en diable, à l'abri du Monde tel qu'il file sans cesse entre nos doigts, le groupe chante en anglais, lâche sa musique au compte-gouttes et semble un peu se ficher qu'elle soit bien écoutée. Ou alors il attend patiemment le Messie qui lui apportera gloire, argent et petites pépées. Mais c'est peu probable.
CeTeorema sort ces jours en 45 tours limité sur Tona Serenad, petit label suédois qui est plutôt du genre à donner du bonheur aux gens qui achètent ses disques en leur donnant l'impression d'avoir déterré un trésor. Gros succès de l'année 2015 ou formation culte de l'underground pop parisien, Dorian Pimpernel en est certainement un, de trésor.
Crédit photo: Chloé Ðe Nombel
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