This is Not This Heat

Comme chaque année, Sonic Protest représentera le versant le plus casse cou et hardi des festivals de France, et comme chaque année, il mélangera tradition et défrichage. On ne vous fera donc pas le coup du topo en 15 lignes sur le pourquoi du comment de la pertinence d'un tel festival aujourd'hui (ce qui ne nous empêchera pas d'y revenir bien plus en détail plus tard). Mais la programmation vent de tomber, donc on vous a quand même sélectionné cinq artistes à voir ci-dessous, en vue du festival qui se déroulera du 11 au 26 mars prochain à Paris, Montreuil, Vanves, Gentilly et plein d'autres villes - et la seule raison pour laquelle on vous épargne Wolf Eyes est parce qu'on parle d'eux littéralement à chaque fois qu'ils sortent le moindre projet en ce moment.

This is Not This Heat 
On ne sait pas trop ce que la vraie/fausse réunion (sans Gareth Williams, mort en 2001, mais avec toute une batterie d'invités) a pu valoir l'année dernière au Cafe OTO de Londres, mais d'après ce qu'on a pu lire, voir et entendre, l'expérience en valait le coup. Dans tous les cas, il est quasi impossible pour nous de rater This Is Not This Heat cette année à Sonic Protest pour leur seule et unique représentation en France. À voir le mercredi 15 mars au Cent Quatre avec Heimat. 

Damien Dubrovnik
Un type qui joue dans un groupe de pop baléarique nordique, un duo de noise totale (Damien Duvrovnik, qui jouera cette année à Sonic Protest) et a son propre projet d'ambient délavé ne peut qu'inspirer confiance - ou à défaut, attiser au moins un peu la curiosité. Loke Rahbek coche toutes ces cases-là, et bien plus encore : si celui dont on dressait le portrait en septembre dernier n'a "pas de compte à régler avec son époque", il se force de faire perdurer son emprise et d'étendre son influence à travers son label Posh Isolation, qu'il tient de main de maitre avec son comparse de Damien Dubrovnik, Christian Stadsgaard. À voir le jeudi 16 mars au Générateur à Gentilly.



Phew
Membre du groupe de post punk japonais Aunt Sally à la fin des années 70, pionnière d'à peu près toutes les formes, couches et recoins du genre, collaboratrice des Boredoms, de DAF, de membres de CAN ou encore de Einsturzende Neubauten, Phew a traversé le post punk et les musiques expérimentales pendant 30 ans, et continue aujourd'hui de se produire avec ses machines de manière éparse à travers le monde. À voir le mardi 14 mars au Théâtre de Vanves. 



Nurse With Wound
On voit difficilement un autre lieu que L'Eglise St Merry pour accueillir ce monument de la scène expérimentale britannique qu'est Nurse With Wound. Formé à la fin des années 70, projet du seul Steven Stapleton ensuite, le groupe ne se produit apparemment en live que depuis une dizaine d'années seulement. À voir le mardi 21 mars à Paris à l'Eglise Saint-Merry.



Ghedalia Tazartès & Low Jack
On est assez curieux de voir ce que donnera cette collaboration entre Ghedalia Tazartès et Low Jack, d'une part parce que la production de chacun nous plait plus que de raison, d'autre part que voir ces deux générations de vandales/boucanniers de la musique de France (à des degrés divers, l'un dans la techno noise ravagée, l'autre dans le collage sonore de sorcier) a de quoi nous coller d'office la banane sur le visage. À voir le 16 mars au Générateur à Gentilly.



Le festival Sonic Protest se déroulera du 11 au 26 mars 2017. Toutes les infos sont disponibles ici.