DJ Overdose "Dead City" (Berceuse Heroïque)

Comment se fait-il qu'on a eu écho de cette poutrerie que cette semaine ? Vous faisiez quoi, les webzines, les digital influenceurs et les têtes chercheuses des réseaux sociaux ? Vous étiez trop occupés à troller des débats sur The Revenant et Kendrick Lamar ? Meilleur morceau sorti par le vétéran néérlandais Overdose depuis une décennie et demi (ok on les a pas tous écoutés, faites pas chier), "Dead City" ne sonnera en tout cas expérimental et excentrique qu'aux oreilles des gens tristes qui font la différence entre "jungle" et "drum'n'bass".

Avalon Emerson "The Frontier" (Whities)

Petit plaisir "plus c'est flou plus c'est bon" de la semaine, "The Frontier" est plein de cette forme d'amour aqueuse et addictive qui a rendu les disques de My Bloody Valentine ou James Holden indispensables à nos vies intérieures. On est tentés de dire que la gonze Avalon ira loin (les signes ne mentent pas, elle "vient du désert" et elle a déjà un site en .com).

Lake Haze "Unknown Location" (Creme Organization)

Le truc est sale comme une photo pixelisée de la back-room du Muzic Box de Chicago en 1985 mais a sans doute été enregistré par le mec pépouze en claquettes dans le jardin de sa villa lisboète. Prenez-en de la graine, les forçats anxieux de la house mainstream.




The Criminal Minds "Running (from myself)" (Underground Music)

On n'a pas fini d'être épatés par les folies du breakbeat hardcore, cette forme démente de dance britannique qui fit la jonction entre la fin de l'acid house et les premiers prémisses de la jungle (surtout en France, où personne n'écoutait ça). Originellement édité par Labello Bianco, label pionnier fondé par J. Low en 1990, le premier album des Criminal Minds (alias D.J. Spatts et D.J. Halo) est l'un des classiques oubliés de cette époque bénie où tout pouvait arriver dans les sillons des maxis mal pressés, y compris des orgies Luger sur la tempe entre le Funky Drummer, le hardcore hollandais et les Chipmunks. "Essential Purchase", comme on dit là-bas.

 

Tenderlonious – All Your Way (22a)

Une ligne de basse boogie très Dego/2000black, un délire rythmique qui pourrait clairement sortir de chez les voisins de chez Rhythm Section, une voix un peu R’n’B qui n’est pas sans rappeler le Seven Davis Jr de Apron… C’est Tenderlonious, c’est 22A et c’est Londres 2016 dans une bouteille.

Jacques "L'arrivée d'Autrechose" (Soundcloud)

Ceci est le premier morceau de Jacques mentionné sur les pages de The Drone et il est très joli. Ne nous demandez pas pourquoi on a attendu si longtemps pour parler du gars. Demandez plutôt aux médias d'à côté pourquoi ils parlent tous les jours de lui et pas d'Opal Tapes, Jorge Velez ou Maoupa Mazzocchetti.

Louie Vega starring Adeva "I Deserve to Breath" (Vega Records)

Vous avez tous toppé votre copie de LOUIE VEGA STARRING...XXVIII, les amis? Non ? Qu'est-ce qui se passe? Plus d'argent sur le compte courant? Un accident de limousine en route vers le magasin de disques? Vous avez autant envie d'écouter un double album de 45 morceaux de Little Louie Vega et ses 70 amis que le dernier album de Noël de Toni Braxton? Tant pis pour vous, ça fera plus de gâteau pour les autres.

Florida Boys "Everglade (Reshape) Remix by Patrick Raddatz" (Naif)

Aucune idée de comment cette bêtise vintage s'est retrouvée sur le label semi-officieux d'Efdemin ni comment ce thème de trompette trance s'est retrouvé sur ce tapis d'acid techno hypnotique mais on veut bien en savoir plus parce qu'on se chante en boucle non-stop dans la tête depuis 48h, le thème de trompette trance.

L Neils "Puzzlebox" (Black Opal)

Qu'a-t-on gagné rayon house de Detroit depuis 1992 ? Ce morceau titré en hommage au vétéran Anthony Shakir voudrait nous faire croire, comme quelques autres, que les mises à jour de ces deux dernières décennies sont nulles et non avenues. On l'appréciera donc comme on apprécie un petit thriller du milieu des années 90 pas encore tout à fait réhabilité par la critique pour cause de réalisation par un second couteau difficile à "auteuriser", comme l'Extrême Limite de James B. Harris.

City People "It's All In The Groove" (MCDE)

Ce délice de house à samples produite par les gens du label mancunien Rainy City à l'époque où même les producteurs mancuniens copiaient la house à sample de Paris (1996) serait une "arme secrète" et un morceau fétiche de Theo Parrish. Ce qui permet, mine de rien, de placer nos bonhommes de la French Touch en influences crédibles du maestro de Detroit, dont les premiers maxis sur KDJ datent de 1995. Mais ouais, maintenant qu'on y pense, ça se tient grave.

Anno Stamm "Charge It To My Account" (All City)

Boomkat dit "a shuddering sort of no wave acid donk" ("un prototype gigotant de groove acid no wave") et si on ne comprend absolument pas où le rédacteur employé par le shop en ligne mancunien veut en venir avec son pot-pourri d'étiquettes sorties d'un chapeau, on est bien heureux d'avoir réussi à écrire plus de 50 mots sur ce maxi d'electro baroquo-dingo sans trop se creuser le ciboulot.