Kaptain Kadillac - "Plastic"
Depuis quasiment une dizaine d’années, on a vu ce producteur parisien membre de Booty Call, label de référence de la scène Booty en Europe, gagner en puissance au fil des sorties. Le Trunk EP, son dernier en date, est particulièrement redoutable, entre tubes ghetto house ("Yeah Yeah / Shake Yo Butt"), tube débilo rave (sous-genre aussi connu sous le nom de Chicago sur Meuse), et mon préféré, "Plastic", tube aussi ghetto que jackin’ qui prouve que le son d’un élastique tendu, lorsqu’il flirte avec les ambiances des vénérables labels Dance Mania et Relief Records, est vraiment irrésistible. Soutenu par les plus fameux DJ à mèche, les poids lourds de la ghetto US, les jeunes pousses et les vieux briscards, c’est sans doute un des EP les plus phat (oui madame, avec un PH) sorti dans l’underground français depuis un moment.
DJ Normal 4 - "Purity 0%"
Ce n’est pas un secret que nous sommes actuellement dans un cycle très porté sur les années 90 ni que le breakbeat est en vogue, avec plusieurs labels sortant des productions récentes par des jeunes artistes, en France avec le label BFDM par exemple, en Allemagne chez Klasse et en Grande-Bretagne un peu partout. L’Allemand DJ Normal 4 est sans doute l’un des plus doués à émerger de cette nouvelle vague. Son dernier maxi sur Klasse, qui suit un beau 10” sur BFDM justement est sans doute un des meilleurs disques dans le genre sorti à la fin 2016, qui n’est parvenu que très récemment sur ma platine suite à des aléas de distribution et des vendeurs discogs Italiens et étourdis. En remplissant brillament le cahier des charges, Purity 0% est un anthem instantané trop timeless pour se demander si c’est décent de caser un disque de 2016 dans un panier de crabes en 2017.
Jad & The - "Convertible On The M1"
"Tandis que la décapotable file à toute allure sur cette petite route de la côte amalfitaine, le coffre plein de liasses de billets en désordre et le sourire (forcément carnassier) jusqu’aux oreilles, je repense à ce moment où j’errais sans but en me demandant si j’arriverais à payer mon loyer et à tenir le coup le mois d’après. Heureusement, depuis, j’ai trouvé un business model, que j’ai réussi à décliner jusqu’à l’envi jusqu’ici. Tant pis si ça ne dure pas et si tout le monde s’aperçoit vite des failles et coutures du système, j’aurai au moins eu le temps de m’enfuir avec la caisse." Signé : n'importe quel producteur de house lo-fi en 2017.
M5K - "Let's Try Out (feat. Midnight Runners)"
Toutes les indications utiles sont sur la pochette : voilà un morceau synth-funk saupoudré au nitrite d'amyle à écouter au coucher du soleil dans une zone urbaine tropicale, idéalement au volant de sa Saab-900 cabriolet couleur magenta.
DJ Sabrina The Teenage DJ - "Love U Forever"
Il y en a qui nous tendent le bâton pour se faire battre. Je n’ai même pas envie de savoir d’où vient ce (cette ?) Sabrina The Teenage DJ. M’enfin, m’est avis qu’il (qu’elle ?) n’a jamais connu les heures passées à buller (comme disaient nos parents à l’époque) devant Canal J en rentrant de l’école et à se dire que Melissa Joan Hart avait un œil de traviole. Ou peut-être que si, que c’est un.e peti.e con.nne de revivaliste qui veut se rappeler ses vertes années, et semble penser qu’un retour de la synth pop à mèche blonde est possible en 2017 et qu'on pourra faire passer la pilule en se raccrochant au wagon house lo-fi des DJ Boring et Ross From Friends. Saleté d’époque.
Alter Mahnn - "Ein Ganz Alter Mahnn (Brett Take)"
Si un jour au cours d'une discussion quelqu'un vous demande ce qu'est Perlon, au lieu de partir sur une longue description de la scène de Francfort, ses rapports avec celle Cologne, l'anecdote Villalobos vendeur de disque binoclard et l'influence de Daniel Bell, passez-lui ce morceau. Moins attendu qu'un Thomas Melchior ou qu'un Margaret Dygas et preuve qu'il existe un son Perlon reconnaissable immédiatement, qu'il est toujours d'actualité en 2017 et qu'il le sera sans doute encore en 2027. Légion d'honneur pour Zip, médaille de l'ordre du mérite pour Ricardo.
Les Yeux Orange - Pacifico
Doigts de pieds en éventail, les yeux rivés sur la plage au sable fin, une petite fraiche à la main avec un zeste de citron vert posé dessus, un rythme de croisière pépère, sans forcer sur les maracas et les guitares discoïdes, les cheveux au vent façon Sergio ou ce mec bizarre dans The Lost Boys : parfois, c’est bien quand l’emballage fait le boulot escapist à notre place.
Omar S - Sky Train
Les 5 minutes les plus smooth que vous allez passer de la journée, de la semaine, voire du mois vous sont offertes par Omar S et Nite Jewel. Quand la vie est dure et qu'il fait froid dehors, il reste ce "Sky Train" tout en rondeurs réconfortantes et en synthétiseurs analogiquement chaleureux.
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