Japan Blues "Spurned My Colour" (Berceuse Heroïque)
Le dernier exploit en date du digger-disquaire londonien Howard Williams - rappelons qu'il fait partie de l'équipe de l'indispensable Honest Jon's de Portobello Road - est la publication de la première anthologie publiée hors du Japon de la grande Masi Asakawa, cousine extrême-orientale intense et sublime d'Alice Sapritch et Billie Holiday dont l'oeuvre pléthorique emplit les collectionneurs de rare groove de bonheur enfumé et de spleen visqueux depuis trois décennies. Mais faisons le voeu pieu malgré notre admiration de la Maki (on en a quelques-uns à la maison) que ce bel accomplissement archéodiscographique ne fasse pas oublier que Williams publie ces jours un nouveau maxi d'edits d'obscurités nippones pour Berceuse Heroïque sous le nom de Japan Blues - il serait vraiment trop bête de passer à côté de la merveille fairlight au max ci-dessous qui nous rappelle que personne n'a encore songé à inventer un nom pour l'italo disco du Soleil Levant alors que le terme est tout trouvé (oui, il s'agit bien de "nippono disco").
ADMX-71 "Phenomenalist" (L.I.E.S)
Ron Morelli sort peu d'albums sur L.I.E.S., ce qui nous fait nous dire que quand il en sort, c'est qu'il a de très bonnes raisons de le faire. Et quand bien même le vétéran Adam X (frère de Frankie Bones, actif depuis la fin des années 80, bla-bla-bla) s'intéresse peu d'y glisser des bangers pour les dancefloors fin de siècle, Coherent Abstractions est un très bon album de techno comme il en sort très peu en ce moment, équilibré, articulé, subtil, intensément atmosphérique et intéressant presque tout le temps. Avis aux fines gueules, il est en écoute intégrale sur le site du Guardian.
Kowton - « Holding Patterns » - Livity Sound
Des glorieuses années post-dupstep, il ne reste ici que quelques bleeps, placés avec rigueur toutes les quatre mesures. Pour le reste, on a bêtement et simplement à faire à de la techno, de la techno si bêtement et simplement bien faite qu’on pense bêtement et simplement aux plus beaux disques de Daniel Bell.
Call Super "Migrant" (Houndstooth)
Peu importe les bruits d'oiseau, les zigouigouis de DX7 digne d'un vieux Eno / Hassell ou les tweaks de delay en temps réel : tout ce qu'on entend dans "Migrant", c'est la house lumineuse et nuageuse de Larry Heard époque Alien ou Amnesia. On va pas s'en plaindre, oouuuuh non, on va pas.
Ike Yard - « Loss (Regis Version) » - Blackest Ever Black
Ça vient de re-ressortir alors profitez-en, les profanes, pour découvrir ce chef-d’oeuvre de minimalisme post-post punk. Quant à nous, âmes sombres et idolâtres, replongeons-nous dans cette merveille de pureté sauvage avec la dévotion qui lui est due.
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Max Durante "Biocentrism (Donato Dozzy Remix)" (Kynant)
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Worker/Parasite "Crysknife" (Classicworks)
Vu que c'est la journée de la valeur travail, cette saloperie jackin-acid par le bien nommé Worker/Parasite (qui avait signé l'année dernière le fameux EP Proletariat chez Opal Tapes - eux-mêmes cette année responsables de la compilation New Labour, décidément) arrive à point nommé. On se dit même qu'elle aurait parfaitement eu sa place sur ACID — MYSTERONS INVADE THE JACKIN' ZONE : CHICAGO ACID AND EXPERIMENTAL HOUSE 1986-93, cette superbe anthologie dela Chicago house weirdo sortie sur Soul Jazz Records en 2013. Pas de bol, Ben Versluis vient d'Oakland, Californie, et "Crysknife", extraite de l'EP Depth Charge, sort chez les Espagnols de Classicworks. Putain de mondialisation.
Antoine Rouge "Dodging The Steamroller" (Centurians of Rome)
Antoine Rouge c'est, pour faire court, Timothy J. Fairplay (moitié des Asphodells avec Andrew Weatherall) à son maximum de débilité new-orderienne, de spleen aphex-twinien et d'efficacité bamboulesque. D'où le titre idiot comme il faut ("esquiver le rouleau-compresseur") mais pas mal parlant de ce petit tube mélodique façonné spécialement pour les princesses du saturday night en jean taille basse et crop top qui laisse voir les bourrelets : ça fait pas dans la dentelle mais c'est exactement ce qu'il faut pour retrouver la pêche vers 3h12, entre le deuxième rateau au bar et la première embrouille avortée devant la porte des toilettes.
Physical Therapy presents Kirk the Flirt & Peter Pressure "Never Ever Give Up" (1080p)
La pochette façon mural naïf au coin de deux rues du Lower East Side est super, le concept de l'album est un peu compliqué (dixit la bio officielle de 1080p : "l'histoire raconte que Daniel Fisher a rencontré Kirk the Flirt et Peter Pressure après les avoir vus mixer au Club One West d'Englewood, dans le New-Jersey, et qu'après de nombreux emails de plus en plus désagréables, ils ont finalement accepté d'envoyer quelques unes de leurs demos - soit les morceaux qui composent cet album (tout du moins c'est l'histoire qu'on a racontée"), la musique délicieuse, totalement mutante et hyper référencée. En mode décryptage, ça nous donne un peu plus simplement : "Physical Therapy, weirdo techno américain repéré chez Hippos in Tanks, UTTU ou Fifth Wall, rend un hommage vibrant à la house du New-Jersey, celle défendue dans les années 90 par Blaze ou Tony Humphries au Zanzibar de Newark. Et t c'est pas mal du tout."
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