Slumberland Records est un label américain qui s'est fait la spécialité de dépoussiérer et d'exhumer une partie du catalogue Sarah Records, apportant avec lui du même coup toute l'esthétique mignonette-souffreteuse du label anglais des années 80 (qui, on le rappelle, a été un des seuls à savoir quand s'arrêter). Pour faire large, ce qu'on appelait à l'époque la twee-pop ou la pop anorak s'est trouvée réactualisée il y a quelques années par une pelletée de groupes aussi divers que Crystal Stilts, The Pain of Being Pure at Heart, Dum Dum Girls, Girls Names, j'en passe et des meilleurs (vous vous souvenez de Sea Lions? Probablement pas et c'est bien dommage). Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les groupes précités ont tous été signés sur Slumberland, qui, avec Captured Tracks ou Mexican Summer, s'est un peu trouvé intronisé parangon de ce revival indie pop qu'il n'avait probablement jamais connu et qui s'était de toute façon déroulé de l'autre côté de l'Atlantique vingt ans auparavant.
Aujourd'hui, le label continue son débarbouillage bon gré mal gré, en présentant le troisième album de The Mantles, All Odds End. Passées la hype et les tendances de saison, dont il n'a de toute façon jamais eu besoin tant cette musique a toujours été faite par et pour les loners de tous poils, planqués dans leur chambre d'étudiant et perdus en rêveries mélancoliques, Slumberland a bien compris que la source était de toute manière intarissable. Ce n'est donc ni tout à fait de l'escapism ou de la préservation d'antiquaire dont il est question aujourd'hui avec The Mantles : l'idéal romantico-puceau dans le rock a toujours traversé les époques, et c'est pas demain la veille qu'il en sera autrement.
All Odds End sort le 16 octobre chez Slumberland Records. Il est en écoute intégrale ci-dessous, via Stereogum :
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.