L'histoire du petit groupe français formé dans une cave, les concerts triomphaux la gueule complètement arrachée (voir photo ci-dessus), les galères de label et la lutte de David-indé contre Goliath-major : on en oublierait presque que derrière les histoires qui font trépigner, les cinq gaillards de J.C Satan ont sorti récemment leur album le plus ambitieux, le plus audacieux, ou en tout cas le plus libre et décomplexé. Disque éponyme, J.C. Satàn l'album serait-t-il du même coup le grand-œuvre de J.C Satàn le groupe? On a rencontré Arthur et sa bande au Café de L'Industrie dans le 11e, et on a tenté de démêler le fil de l'histoire, en leur parlant de plein de choses, de la notion d'album éponyme, de leur rapport à la valeur travail, de leur signature sur Born Bad Records, mais aussi des entourloupes des grosses maisons de disques, de foi (un peu), de naïveté (beaucoup). Pendant ce temps, le boss de Born Bad, Jean-Baptiste Guillot alias JB Wizz se joignait à nous pour le début de la conversation, tandis que la bassiste Ali roupillait tranquillement sur une chaise à côté, pour ne relever la tête que périodiquement. Pour ceux qui aimeraient d'ailleurs revoir l'interview vidéo du groupe que l'on avait réalisée il y a trois ans, c'est par ici.
On a une question qui nous taraude un peu depuis qu'on a écouté l'album. JC Satan est-il un album éponyme ou un album sans titre ?
(rires)
Paula (chant) : Ah bah oui on en parlait justement !
Romain (batterie) : Pour moi c’est un album sans titre, le titre c’est le logo en fait.
Arthur (guitare, chant) : Un album sans titre, il faut que tu l’appelles d'une manière ou d’une autre, et en fait il devient éponyme à partir du moment où tu dois en parler. C’est un truc de hippie, c’est le serpent qui se bouffe la queue, c’est encore la faute de Dorian, ça. C’est les deux d’une manière ou d’une autre, mais quand tu dois parler d’un album, t’es un peu obligé de le déterminer, que tu le veuilles ou non.
JB (Born Bad Records) : C'est un concept que j'ai un peu galvaudé, ils voulaient qu'il y ait juste un logo, rien d’autre. Et moi par rapport à mon cahier des charges, vis-à-vis des distributeurs, il était indispensable qu’il y ait le nom de l’album, donc ça a un peu mis à mal le concept de l’album qui se résume à un logo.
Paula : En fait à la base ça vient de Fred (boss du label Animal Factory, qui co-produit l'album, NDLR) quand il nous disait qu’on avait plein d’argent, qu’on pouvait faire ce qu’on voulait, un disque super cher avec une pochette super belle.
Arthur : Ouais, et tout ça, c'est à cause des enculés de Because, d’ailleurs note-le que ce sont des enculés…
J’ai pas besoin, ça enregistre…
Arthur : Ah oui, c’est vrai. Note-le quand même au cas où ! (rires)
Paula : Donc un moment Fred nous a dit qu’il voulait faire un bel objet, et nous on disait qu’on voulait un truc en velours, avec le logo qui ressort en or, et lui nous disait que c’était possible.
JB : Moi l’idée c’était surtout que le disque soit peu cher et qu’on en vende à beaucoup de gens, au lieu d’en vendre quelques uns à quelques Qataris...
Arthur : Après le truc de titre ou pas de titre, ça fait depuis le deuxième album qu’on met pas de titre ou de nom sur la pochette, et moi je trouve ça super.
C'est une manière de remettre les compteurs à zéro à chaque fois ou bien de pouvoir affirmer une identité?
Arthur : Non c’est pas une histoire de remettre les compteurs à zéro, c’est juste que si tu reconnais le logo du groupe à chaque fois, c’est super.
Paula : D’ailleurs y’a plein de gens sur Instagram qui ont pris des photos avec l’album à l’envers.
JB : Même les esthètes de Noise ils se sont fait avoir. Et ça se dit spécialiste ! (rires)
Arthur : Ça devient un test de Q.I. pour les gens, dans quel sens vous le mettez. Déjà, c’est simple, tous les disques ça s’ouvre sur le côté. En plus c’est écrit derrière, et quand t’achètes le disque t’as même le patch J.C. Satan sur le plastique.
JB : J’étais trop content quand j’ai vu ça, j'étais plié de rire.
Arthur : Ça va faire la légende de ce disque.
Mais c'est seulement maintenant que vous pouvez vous permettre ce genre de choses non, de juste mettre un logo sans rien d'autre ?
Arthur : Ah on peut rien se permettre, on a dû aller chez JB pour pouvoir faire ça, pour créer cette erreur. Ce logo on l’a depuis le début, il a toujours été là.
Oui, mais avec ce nouvel album, c'est comme tu dis du JC Satan pur jus, et en même temps on sent une aisance et une maitrise formelle qu'il n'y avait peut-être pas jusqu'ici (en tout cas, pas à ce point). On sent quand même un jeu avec l’auditeur, en dehors de la simple typographie ou de l'emballage. Par exemple sur la première chanson il y a un long blanc, puis ensuite ça explose d'un seul coup et ça devient la chanson la plus JC Satan qui soit. On dirait presque que vous aviez envie de l’évacuer d’emblée pour aller vers autre chose.
Dorian (clavier) : Bah t'as tout compris.
Arthur : Oui c’est exactement, ça, mais c’est aussi parce que je pense qu’il faut jamais prendre les gens par la main et leur dire où on veut aller.
Dorian : Bah pourtant c’est ce qu’on fait là, avec le morceau le plus représentatif au début.
Arthur : Bah non tu les mets dans leur zone de confort, pour mieux les en détourner après. Moi j’appelle ça un piège à loup, plutôt.
Paula : Tu les prends par la main et ensuite tu les plantes dans un tunnel sombre (rires)
Ce titre, cette pochette, cette manière de jouer avec l’auditeur, à défaut de parler de concept album ou de d’éclaration d’intention, tout ça n’est donc pas totalement innocent non plus…
Arthur : On a surtout pensé à comment ça pouvait prendre place, et il y a des morceaux qui ont été composés pour voir comment ils s’enchainaient, comment ils montaient les uns sur les autres. Tout ce que tu dis, pour moi c'était plus dans l'idée d'avoir un album, de remettre en avant l'idée de pouvoir écouter un album en entier. Je n'ai pas trop la culture du single, le but c'est de pousser les gens et de les amener dans une sorte de chemin.
J'ai l'impression que c'est encore plus le cas ici qu'avant, en tout cas musicalement. Au niveau des paroles, on sent peut-être moins d'unité narrative, comparé à l'album précédent Faraway Land, avec toutes ses histoires de preux chevaliers et de princesses. Là, à vue de nez, il est pas mal questions de meurtres, non?
Paula : Cette fois c'est que des choses différentes, après c'est des choses qui reviennent depuis le début, c'est des histoires de moi, de rêves... et de meurtres oui aussi (rires). Après, comme on disait, on est un groupe naïf, mais pas forcément dans le côté rose. On aime s'habiller en noir, on aime les films d'horreur. Y'a deux chansons qui parlent de religion, une chanson qui parle d'un truc personnel, une autre qui parle d'une histoire d'amour. C'est tout le temps personnel, mais c'est pas une histoire du début à la fin.
Ce ne serait donc pas votre album le plus ambitieux comme tout le monde tend à le répéter?
Romain : C'est pas le plus ambitieux, c'est juste notre 4e album.
Dorian : Il y a une évolution naturelle, des arrangements qu'on n'avait jamais fait.
Paula : Moi je trouve qu'il y a juste Faraway Land qui a un lien entre pochette et contenu, sinon on a toujours essayé de pas mettre forcément de lien entre les deux.
Dorian : Quand tu vois Hell Death Samba, c'est du grand n'importe quoi niveau pochette !
Arthur : Au début c'était un peu pour se foutre de la gueule des gens qui nous voyaient comme un groupe sataniste, cette pochette.
Paula : Alors qu'on est pas là pour faire du metal, ou autre...
Romain : Même avant que le disque soit fait, on voulait que la pochette soit comme ça.
Arthur : J'en avais rêvé en fait, et dans mon rêve j'avais rêvé juste le disque avec le logo dessus, tout en velours noir, et je le caressais.
Romain : On était aux États-Unis quand on parlait de sortir le disque. On se disait, "tiens on le sort en septembre", et résultat on l'a sorti deux ans après.
Paula : On parlait déjà avec Animal Factory de sortir le disque, et Fred dans sa tête il avait l'idée de faire un bel objet, donc on a commencé à tripper : "Ouais on veut le velours, le triangle en or, on veut que ce soit beau, qu'il y ait des origami à faire, que ça s'ouvre et que la musique sorte" (rires).
Arthur : Moi les premiers morceaux maquettés, ça fait deux ans et demi que je suis dessus. "Dialog with mars", ça fait presque 2 ans et demi que je l'avais maquetté comme il est sur le disque.
Ça vous frustre pas un peu ce temps de latence, d'autant plus que ça ne correspond pas du tout avec votre musique, qui porte en elle vraiment un côté immédiat?
Arthur : T'as noté, because = fils de pute? (rires)
Bon, il s'est passé quoi avec Because?
Paula : Comme on te disait, c'est Fred d'Animal Factory, qui devait signer une licence avec son label pour Because, et un moment ils ont disparu, on croyait sortir le disque pour Animal Factory via Because, tout était prêt normalement.
Dorian : Il aurait dû sortir début d'année normalement.
Paula : On aurait dû signer le contrat début décembre 2014.
Arthur : Ce qui était déjà super long, parce qu'on avait passé un temps à discuter de plein de trucs avant, et il y avait toujours des contrats à renvoyer, etc...et là finalement ils ont dit : "on le signe ce disque", et un mois plus tard ils donnaient plus de nouvelles, on a dit : "on attend encore une semaine, et on arrête".
Romain : Le truc, c'est qu'il n'y a eu aucune explication, ils nous ont vraiment traité comme des grosses merdes.
Paula : Comme tu dis chez nous il y a ce côté immédiat, quand on fait un disque on voudrait le sortir la semaine d'après, parce que ça s'est passé toujours comme ça en même temps.
Arthur : Ça veut bien dire ce que veut dire ce milieu quand même, sans généraliser, parce que ce disque, il aurait pu sortir bien avant, au-delà de Because qui ont été des gros enculés, fils de pute et compagnie, c'est surtout le temps que Fred bataille entre tous les gros trucs qui a été chiant. En fait il avait des plans géniaux, et rien que le temps de négocier avec tous ces enfoirés qui essaient tous de se niquer d'une manière ou d'une autre, c'est une perte incroyable de temps et d'énergie.
Au moins, ça met les choses au clair. Maintenant vous voulez définitivement faire les choses seuls?
Arthur : Ouais, on trouvera toujours des potes pour faire des choses cool, avec JB si il veut faire un prochain disque c'est cool. Je sais pas on verra, c'est mieux comme ça. L'expérience maintenant on l'a eue, c'est bon.
Paula : Les petits labels ils sortent ce qu'ils veulent, leur seul intérêt c'est de sortir le disque. Après on a pas de promo, si on doit trouver des dates, c'est plus compliqué on va dire.
Je trouve qu'il y a un truc très urgent dans vos live, qui fait qu'on reconnaît parfois difficilement les chansons du disque. Comme au festival Binic, par exemple, où les mêmes chansons avaient quelque chose de beaucoup plus "bourrin" que sur ce nouvel album.
Arthur : Les gens qui nous ont vus savent qu'on fait des chansons qui tabassent en concert et qui sur disque sont totalement différentes, quand on avait joué au Binic y'avait des potes qui tenaient les barrières tellement c'était fou.
Paula : Au début on avait tellement peur parce qu'on devait jouer en même temps que Frustration, et on avait vraiment peur que personne vienne, après ils ont essayé de décaler un peu les choses, grâce à Fabrice, le chanteur de Frustration.
Arhur : Il a dit lui-même : "faites les jouer après", et du coup quand on est montés sur scène ça nous a fait chaud au cœur, les gens étaient à fond c'était blindé. Surtout que ces derniers temps, comme on jouait pas beaucoup et qu'on avait fait ce putain de disque, on attendait les dates, l'ambiance était un peu lourde, et là on s'est vraiment senti bien. Bon c'était peut-être les mirabelles qu'on avait bues avant de monter, aussi...
Paula : Moi je me suis vomie dans la bouche.
Arthur : J'avais quasiment bu une demi-bouteille de whisky avant, et on a un pote de Bordeaux qui jouait avant nous qui avait ramené une bouteille de mirabelles faites maison, j'ai bu 5-6 shots très vite avant de monter sur scène, du coup en arrivant j'avais la tête qui tournait, un truc de dingue.
Justement, j'avais une question un peu en lien. Vous avez une chanson sur le nouvel album qui s'appelle "Don't Work Hard"...
Arthur : Dire ça en France, ça fait mal au cul à tout le monde en ce moment.
Paula : Pour moi c'est pas nécessairement dans l'esprit "ne travaille pas trop". Pour moi c'était un autre mot en italien (parce que j'écris souvent d'abord les paroles en italien), qui voulait plutôt dire "ne te tue pas à la tâche".
Quel est votre rapport à la valeur travail? Vous passez pour des gros fêtards, mais vous devez quand même être des bosseurs au fond, non?
Romain : Ah non, on est des grosses feignasses, on n'est pas des bosseurs. Déjà je trouve qu'on répète pas beaucoup, on se tue vraiment pas à la tâche.
Arthur : En tout cas disons qu'avec Satan les choses ont été faciles, ça marche vite.
Romain : On se fait vraiment pas chier, on cherche pas la perfection totale, c'est plus l'énergie qu'on recherche, et l'énergie elle vient naturellement, on a pas à bosser des mois dessus.
Arthur : Tu vois bien que quand on fait des concerts, y'a un côté hyper brouillon mais c'est hyper viscéral. Et en fait ça se travaille pas tant que ça non, franchement ça marche hyper vite ente nous, naturellement, et comme les morceaux sont déjà écrits, y'a pas ce truc de passer des années dessus.
Pour le live, d'accord. Mais au niveau de l'écriture, on sent quand même une recherche de certains arrangements, des structures un peu à tiroirs parfois...
Arthur : Pour moi l'écriture c'est naturel, ça vient tout seul, parfois je compose un morceau et je suis en train de faire du vélo, je rajoute une ligne de basse dans ma tête et quand je rentre chez moi je vais enregistrer le morceau.
Romain : Mais tu vois c'est pas un truc où Paula va réfléchir à ses textes pendant 6 mois, ou les refaire 20 fois, elle s'enferme dans sa chambre et c'est bon.
Au point où vous en êtes, vous considérez pas ça comme votre activité principale, en tout cas celle qui vous fait vivre?
Arthur : Je dis aux gens que c'est mon travail, parfois ça veut dire vivre avec ça et donc vivre avec rien, mais le faire quand même, donc voilà y'a pas ce rapport au travail en soi. Faire de la musique ça devrait être quelque chose de naturel. Les gens qui sont compositeurs, pour qui c'est pas naturel, qui doivent se forcer, pour moi il y a un problème.
Paula : Après y'a un moment où c'est comme ça, où t'arrives à un niveau qui oblige les gens à faire quelque chose.
Arthur : Moi je sais que si il y a des moments où on me dit que je devrais faire un album et que j'ai pas d'inspiration, je pourrais pas le faire. Pour moi, si c'est pas naturel, c'est là que ça devient un travail. Et composer, pour moi, a toujours été un processus naturel.
Disons-le autrement alors : aujourd'hui, J.C Satan vous accapare beaucoup plus de temps qu'avant...
Paula : C'est sûr, maintenant je m'y consacre tous les jours, il peut y avoir quelque chose à tout moment, répondre à des mails, à des trucs pour les T-shirts, devoir aller à la Poste pour déposer les chèques.
Arthur : À cause de la promo et des trucs comme ça où on pourrait passer du temps à picoler, oui.
Romain : Depuis Faraway Land, on a réussi à gagner notre vie avec, donc oui ça change les choses, oui on est plus ou moins à fond là dedans. On réfléchit même plus à ça, en fait.
Arthur : Avant on avait le temps d'avoir plein de groupes à côté, mais maintenant c'est plus dur, et ils vont obligatoirement passer après Satan, c'est obligé.
Paula : Moi je suis la seule qui bosse dans le groupe, mais j'organise tout mon boulot autour de J.C. Satan, je bosse à la cuisine, et je pose mes disponibilités après avoir eu les dates.
Arthur : Moi c'est pareil avec mes tatouages, je dois trouver un rendez-vous tatouage et je dois faire ça en fonction des gens, là on a plein d'interviews, ça c'est sûr ça passe avant quoiqu'il arrive.
Le fait qu'aujourd'hui ce soit devenu une priorité, en quoi ça a modifié votre rapport au fait de faire de la musique?
Tout le monde : Ça n'a rien changé.
Arthur : On en fait juste plus, donc c'est cool. Faut pas croire que ça change grand-chose, quand t'as envie de faire de la musique c'est cool, et quand on te propose d'en faire c'est encore plus cool, avant quand j'avais pas que Satan qui me prenait tout le temps, j'avais sept groupes.
Paula : Parfois c'est juste les conditions qui changent, où on fait de la musique, etc...mais la façon de faire de la musique reste la même.
Et écouter de la musique?
Paula : Moi je sais qu'avant j'en écoutais vachement plus.
Romain : Ouais moi aussi mais je sais pas si c'est pas lié à l'âge aussi.
Dorian : Moi c'est vraiment par périodes.
Arthur : Moi j'achète beaucoup de musique, j'écoute beaucoup de musique en soi, mais je découvre peut-être moins de musique en tout cas. Parce que je suis ultra concentré sur la musique que j'écris, ou que je compose, et comme j'écoute beaucoup de choses qu'on est en train de faire je fais moins gaffe, j'achète même plus de vieux trucs que je connais déjà.
Dorian : On est en train de devenir des vieux cons, en fait.
Romain : Quand j'avais 20 ans il fallait absolument que je télécharge tous les nouveaux trucs, et ensuite je me suis dit : "mais pourquoi je fais ça?"
Arthur : Moi j'ai un problème c'est que j'ai jamais téléchargé de musique de ma vie. En fait maintenant on joue souvent avec les groupes qu'on aime, tu parlais de Thee Oh Sees par exemple, qui sont hyper cool.
Romain : Ils sont descendus de leur piédestal aussi.
Arthur : C'est surtout que tu vois l'envers du décor, tu vois les choses et les gens sont hyper cool y'a pas de problème là dessus, mais au niveau de l'écoute tu t'es tellement habitué que c'est moins surprenant. A part le prochain Ty Segall qui a l’air hyper fou et hyper cool, une sorte de Devo 90’s garage. On se demande d'ailleurs quand il trouve le temps.
Paula : Lui il "work hard" (rires)
Romain : Ah oui, nous c'est pas pareil, nous c’est les vacances.
Votre histoire comporte ce côté D.I.Y, groupe qui s'est formé tout seul, et vous-mêmes mettez à mal pas mal de clichés inhérents à la mythologie rock, notamment avec votre côté anti rock star. Pourtant, on a l'impression qu'aujourd'hui, les gens demandent toujours plus de storytelling, et du coup, votre "normalité" devient par la force des choses elle aussi matière à communiqué de presse. On a pas encore affaire à cette histoire de serpent qui se mord la queue?
Paula : Je n'ai pas compris la question !
Arthur : Le pire c'est que nous on n'a jamais communiqué sur quoi que ce soit, on a marqué "666" sur notre premier album et à partir de là les gens se sont imaginé plein d'histoires : "c'est des sauvages, c'est des dingues".
Dorian : Tout ce truc qu'il y a autour, que notre sincérité serait devenue vendeuse, déjà on le sent pas trop, et puis on n'y peut pas grand-chose.
Arthur : Déjà, tout ce que tu lis dans les chroniques, c'est : "les concerts c'est de la folie, les gens pètent les plombs et balancent des chaises". Ils ont pas vu la moitié de la tournée où on joue devant 20 personnes.
Romain : Tout ce truc autour de nous, c'est toujours l'affaire des médias qui essaient de vendre ou d'enjoliver pas mal de choses. Et nous ça nous exaspère, on essaie vraiment un maximum de faire retomber tout ça. Quand un journaliste grossit le trait devant nous, on ne se prive pas pour lui dire qu'il raconte des conneries.
Arthur : Quel que soit le storytelling qui va pouvoir y avoir, on sera les premiers à être en mesure de le casser en remettant les choses dans leur contexte.
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