Dusky "Skin Deep (Global Communication Remix") (17 Steps)
"Skin Deep". Le titre de cette rencontre sublime et croûtesque au sommet d'une montagne deep amen garage transouille était tout trouvé. Sur le papier, la simple lecture de Global Communication filera évidemment la chair de poule à tout mélomane house digne de ce nom, puisque ni Tom Middleton ni Mark Pritchard n'avaient utilisé le nom depuis une éternité. Dans l'ether qui sépare les enceintes de l'ordinateur du pavillon de l'oreilles, ce qui flotte est la matière la plus aqueuse et la plus profonde qu'on ait entendu dans un disque de dance anglaise depuis 7 ou 8 ans. Aux dernières nouvelles, les poupons de Disclosure ne seraient pas sortis de la terrible crise de tétanie qui s'est emparé d'eux il y a trois jours, alors qu'ils écoutaient ce remix pour la première fois en sirotant du Club Maté.
Mosca "White Mice" (Not So Much)
Combien de temps peut-on tenir une carrière de producteur de house anglaise en s'en tenant à l'exploration des nuances de gris? Vraisemblablement décidé à creuser sa mine de tourmaline jusqu'à la dernière pierre, Mosca l'esprit libre construit peu à peu, sans faire de boucan, l'une des oeuvres les plus singulières de la galaxie post-dubstep de ces dernières années. Il nous fait aussi un peu penser à cet épisode de Seinfeld où Kramer et un concessionnaire automobile défient le diable du destin en essayant de rouler le plus longtemps possible sur l'autoroute sans faire le plein dans leur voiture de démonstration.
DJ Richard "Savage Cost" (Dial)
Dixit sa bio officielle, "DJ Richard est l'un des artistes dance les plus célèbres à avoir émergé de l'Ecole de Design de Rhode Island, à Providence. En 2012, il a fondé avec Young Male le label outsider house White Material.". On en déduit qu'il est blanc, qu'il aime Lovecraft, les chaises Eames et les films de Claire Denis, et on écoute son premier album sur Dial avec le même plaisir légèrement contrarié que celui qu'on éprouve quand on écoute les disques moitié plaisir brut moité prise de chou, moitié "allez là" moitié déconstruction mentale de ses compatriotes Madteo, Italo ou Octo Octa.
Cio D'Or "XXXIII" (Semantica)
Et le disque techno torturé dessiné à la plume et à l'encre de chine de la semaine est signé de la vétérante Cio Dorbandt et on avoue malgré notre aversion franche à Klimt qu'on y a passé quelques bons moments ces derniers temps.
Stefan Goldmann "Fossil Water" (Macro)
La dernière tribune de Stefan Goldmann pour le Berghain est consacrée à l'overdose de sucre qui menace de plus en plus sérieusement les fans d'EDM et de trance commerciale. On s'attendait donc à ce que son dernier maxi propose l'exacte contraire de ce qu'il dénonce. Ce n'est pas tout à fait vrai. "Fossil Water", qui ouvre ce très malin Anchors EP, développe bien sûr un canevas de minimal hommasse très sévère et largement décharné. Mais entre les lignes, sa petite séquence façon piano à pouces africain et sa petite mélodie saturée dévoilent une envie d'en découdre avec le mélodieux et la générosité que le très succinct dénouement qui survient à 4.57 rend tout à fait paradoxale, surtout étonnamment touchante. Vive ce mec, sérieusement.
Progression "Obscuro" (Blueprint)
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