Ekman "Aphasia" (The Trilogy Tapes)
Disclaimer: la première fois que j'ai écouté ce morceau assez merveilleux (cette voix qui fait "ouh houh ah ah", non mais wow quoi), il y avait le son d'un débat pas mal dégueulasse entre Eric Zemmour et Michel Onfray animé à Nice par Franz-Olivier Giesbert qui tournait encore dans une autre fenêtre de Chrome et qui s'était déclenché tout seul à cause de cette nouvelle fonctionnalité satanique de YouTube qui relance une nouvelle vidéo après celle que vous venez de visionner dans les quinze secondes si vous n'avez aucun geste volontaire pour l'en empêcher. Aphasie, quand tu nous tiens.
Freeman "Dariana" (DX Recordings)
De l'art délicat de ne presque pas toucher à une note de piano pendant 3 minutes pour provoquer un petit tressaillement pavlovien chez l'auditeur, peu importe son sexe, son orientation mystique ou sa race (et par race, je veux dire humain, orang-outan ou phacochère, pas nègre, crouille ou chinetoque) quand il lâche les lévriers sur la piste de course. Partner in crime de Timothy J. Fairplay dans Crimes of the Future, Scott Fraser connaît son sujet sur le bout des doigts, et "Ariana" s'apprécie comme le plus joli tool de la semaine, malgré son pedigree French Kiss™ un peu forcé et son petit thème de piano tardif un peu trop camp pour être honnête.
Albinos "Ocean City" (Astral Soda)
Retour imprévu du voyageur Albinos avec son beau projet "impressions d'Afrique" qu'on avait perdu de vue depuis ses deux supers maxis sur Antinote et qui plonge ici dans des profondeurs oniriques inédites. Des nappes grises bleues azures ambiguës comme les scènes d'amour du Body Double de De Palma accueillent un solo de saxo pêché Dieu sait où pendant qu'un percussionniste baragouine quelques insanités dans une langue inconnue en regardant les fesses d'un transexuel beau comme une déesse en maillot de bain tanga se dodeliner en fredonnant "Dr Beat" de Miami Sound Machine et le soleil disparaître derrière un gros nuage gris, et la température ne baisse pas d'un iota de la première à la dernière seconde.
Terriers "Serpio 800" (Rhythm Nation)
Entre deux nespresso pour leur patron Levon Vincent, les stagiaires Terriers ont donc trouvé le temps d'enregistrer un deuxième maxi et on se dit à l'époque du beau "Serpio 800" ci-dessous qu'il serait grand temps qu'ils passent en CDI.
Your Planet Is Next "Live at Borgen" (Waving Hands)
"Qu'est-ce qui ressemble plus à une cassette d'acid techno expérimentale suédoise qu'une autre cassette d'acid techno expérimentale?" demanda le journaliste, accablé par sa semaine de labeur intense et la chaleur à l'autre journaliste également accablé par sa semaine de label intense et la chaleur. "Une moitié d'orange?", tenta timidement le deuxième, et les deux journalistes de partir dans un fou rire inquiétant avant de rejoindre le pub le plus proche pour terminer la semaine comme d'autres terminent leur vie, en enchaînant les pintes de Guinness éventée et en s'infligeant un best of de Placebo diffusé en boucle et à balle dans les petites Bose rincées accrochées aux deux extremités du bar poisseux comme le sol du Zénith après un concert d'AC/DC un jour de canicule dans une grande capitale européenne totalement démunie face à un coup de chaleur qui lui tombe pourtant sur le coin du nez au moins deux fois par an depuis qu'un chef de guerre païen a posé la première pierre du premier temple qui a donné son nom à sa première rue.
Redshape "I Feel Like Riot" (Nonplus)
"I Feel Like Riot", c'est un titre idiot mais c'est aussi Redshape au top de sa forme, qui joue le chaud et le foid, le trop brut et le trop produit, les robots qui triment et la samba. Très beau maxi donc qui montre aussi le chemin parcouru par les anciens petits princes de la drum'n'bass élégante Alex Green et Boddika depuis l'époque où ils copiaient dBridge dans leur chambre d'étudiants.
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