Question bête que personne ne pose: est ce que ça existe encore, le dubstep - le vrai, taillé à même le tarmac d'Angleterre, pas son cousin dégénéré d'Amérique - en 2015? Et si oui, à quoi ça ressemble? A la neo jungle qui sort sur Keysound? Aux délires de plus en plus psychédéliques de Shackleton? Aux fantaisies dub indus de Pinch & Adrian Sherwood? Ou alors aux trucs super puristes qui continuent de sortir régulièrement sur le Deep Medi du vétéran Mala?

Réponse bête parce que plus personne n'en parle même pas Blackdown (qui préfère mixer les raretés de son catalogue plutôt que les nouveautés de la scène dans son émission sur Rinse FM): on n'en sait rien mais on ne serait pas étonnés si un spécialiste nous glissait en loucedé: "le nouveau Beneath sur Berceuse Heroïque est complètement mental, man, c'est le futur de la bass music".

Très apprécié des Grecs aux commandes des labels trendy noisy les plus emblématiques de l'époque électronique (Bill Kouligas de Pan et Kemaal de Berceuse Heroïque donc), le Londonien derrière les labels No Symbols et Mistry Musik fait en tout cas partie des rares persona grata de la scène à continuer à chercher du côté sombre de la basse, sans rien céder à la techno ou au renouveau UK Garage, et on lui taperait volontiers sur l'épaule si on le croisait dans la rue en bas de chez nous.

Nouvel exemple bluffant - et merveilleusement éreintant - ce premier extrait de son prochain maxi à venir sur Berceuse Heroïque envoie la purée acid, les wobbles et les kicks comme peu osent en envoyer en ces temps de disette bass music et ça fait un bien fou dans le bas des reins. Le maxi en question n'a pas encore de release date ni de nom mais promis, on en reparle quand on en sait plus. Enfin pour ceux qui sont branchés iMovies et manipulations de vieilles VHS, notez que le clip a été réalisé par Eugene Ward, plus connu sous ses pseudos Tuff Sherm et Dro Carey.