On vous l'a écrit et re-écrit, le dubstep canal historique est en danger d'extinction. La faute à la house, à la techno ou à l'Amérique, peu importe, le fait est qu'on est déjà triste de savoir que pour Pinch et quelques aînés exceptés, les snares sur le troisième temps et les beats à 140 BPM sont désormais aussi tricards dans le coeur des jeunes que les trois derniers sous-genres de la drum&bass.
Hissé en un instant au firmament du genre avec deux maxis autoproduits blindés de tricks et d'idées pour faire avancer le schmilblick, Objekt s'est mis bien avec toutes les familles de la scène, les classicistes comme les rénovateurs, si bien que les journalistes n'ont jamais bien su s'il fallait le ranger en pre, en pur ou en post dubstep. La vérité, c'est que le dubstep lui-même n'a jamais dansé sur un seul pied à la fois et qu'aucun morceau au monde ne saurait se conformer à un cahier des charges qui n'existe pas.
Sur "Shuttered", TJ Hertz tient bon sa position paradoxale et passe simultanément pour un gardien du temple et pour un outsider complet. Du coup on tend un peu plus l'oreille et on réalise qu'à une autre époque, dans un autre contexte, on aurait plus simplement appelé ça de l'electronica. A l'occasion de la sortie de "Cactus/Porcupine", son maxi de l'an passé pour Hessle Audio, un journaliste de Resident Advisor qualifiait d'ailleurs sa musique d'"Aphex Twin reimagined for Berghain"; pour quelques détails de patterns on aurait plutôt dit Autechre époque Amber, mais dans le fond, on plussoie. Comme par hasard, "Shuttered" sort via Bleep, machine à vendre du rêve de Warp. Il y a de l'espoir.
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