Ce n'est pas la première fois qu'on pose la question, mais il se trouve qu'on attend toujours la réponse: est-ce qu'on a le droit d'écrire qu'Objekt fait de l'electronica? Je sais bien qu'en raisons de quelques dérives historiques, le genre n'est pas au pinacle de sa popularité en 2014 (quoique cet article paru sur Fact nous persuaderait presque du contraire) et qu'il est plus techno korrekt d'écrire "bass", "future", ou "post" bidule pour qualifier la musique de TJ Hertz mais, de fait, aucun gimmick ne manque: sound FX SF en pagaille, voûtes en cristal, breaks chiadés au micron près, usage extensif des plugins les plus caractéristiques du genre (bitcrush, filtres en chaînes)...
A tel point que quelques détours appuyés vers la techno ou le garage mis à part, on ne serait sans doute pas choqués de tomber sur n'importe quel morceau des maxis déjà parus d'Objekt en réécoutant par hasard l'un des trop nombreux albums de Metamatics rangés dans les cartons qu'on a entreposés dans la cave de Papa-Maman.
De même, à une autre époque, ce premier extrait fleuri et épatant de Flatland, son premier album à sortir sur Pan, aurait eu tous les atouts pour vigoureusement pavaner sur quelque compilation Schematic (je vous ai déjà parlé de ma passion pour Phoenecia?) ou City Centre Offices. Ce qui ne nous pose pas le moindre souci du monde - on constate même le fait avec beaucoup d'affection. En fait, le seul mystère à résoudre à propos d'Objekt concerne le public potentiel de ses rutilants objets sonores, conçus tels les plus incroyables paysages de Minecraft, à l'huile de coude et au papier millimétré, à une époque où nombre de producteurs techno collectionnent plus volontiers les oeuvres de SPK ou Merzbow. Alors soit l'Anglais a quelques coudées d'avance sur un potentiel revival, soit c'est le grand outsider high-tech de notre époque farouchement low-tech.
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