Ça fait un petit moment qu'on a pas pris de nouvelles du colosse Colin Stetson et qu'on procrastine volontairement  d'en prendre - en gros depuis le jour où on a entendu dire que Bon Iver devait chanter sur 4 morceaux de son nouvel album. Mais c'est la rançon du succès: pilier de Constellation et de la Casa del Popolo de Montréal, ce Michigander élevé à l'americana et au coups de hanches furieux de John Zorn, Peter Brötzmann ou Anthony Braxton est devenu l'un des accessoires soniques les plus recherchés de l'indie et / ou l'art rock contemporain (de Tom Waits à Arcade Fire). On ne jette pas une seconde la pierre à tous ces gens tombés en pamoison devant les miracles de musique que Stetson arrive à sortir de son saxophone basse, de sa caboche et de ses poumons, et Bon Iver feulait déjà sur son précédent New History Warfare vol.2: Judges sans que ça n'entache une seconde la beauté franchement fatale du disque. Mais 4 morceaux?

Bon, une source sûre vient de me dire que New History Warfare vol.3: To See More Light tuait malgré ça et l'écoute du mastoc "High Above A Grey Green Sea" (sur lequel le barbu à bonnet ne chante pas) nous foutrait presque la honte d'avoir douté. A nouveau enregistré en direct live par Efrim de Godspeed et post-produit par le brillant Ben Frost, c'est un peu le compromis ultime entre le sublime vibrionnant d'une performance en temps réel (rappelons que Stetson fonctionne sans overdub ni pédale-sampler et doit tout à sa technique ébourrifante de respiration circulaire) et le vertige du disque électronique taillé à même l'atome. C'est hyper brut et hyper beau, quoi. On attend juste l'album en entier pour vous confirmer la claque.

En attendant, on vous propose d'aller écouter ou réécouter son live aux Transmusicales 2011, qu'on vous avait proposé en Dronecast il y a quelques temps. Il est bientôt 13h et c'est le moment idéal de vous mettre un truc un peu épais sous la dent.

Above A Grey Green Sea

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