"C'est quoi ce son de loup-garou ?": voilà bien dix minutes que je suais à grosses gouttes pour trouver une première phrase à ce post quand Marlène, fraîchement descendue de la selle de son vélo, me l'a soufflée sans le savoir. C'est ce qu'on appelle les petits cadeaux surprise de la vie.
Le "son" en question, c'est un extrait du nouveau magnum opus de Nate Young, "celeb noiser" (la formule est signée Boomkat) et épine dorsale de Wolf Eyes et avant que Marlène ne me parle de lycanthropes, je me figurais pourtant un truc plutôt lumineux, une balade très scénarisée dans un jardin édénique de sons très beaux et très stimulants. Ça doit être une déformation professionnelle. Young lui-même décrit Blinding Confusion comme de la musique "très composée" et "macabre" et je suppute qu'effectivement, un esprit normalement constitué doit pouvoir reconnaître quelque chose qui s'apparente à un hurlement d'homme-loup dans ces courbes synthétiques instables.
Mais ce que je retiens en premier reste la maestria de ce pseudo chaos formidablement pertinent et maîtrisé. On a beaucoup vanté les compositions complexes, presque orchestrales dans la facture de Dominick Fernow sur les efforts les moins bruyants de Prurient; il me semble qu'à ce jeu là, Nate Young reste un patron incontesté. "When Nothing Works" ne ressemble à rien de connu, et c'est beau à chialer. Le LP vient de sortir, il est à toper chez NNA Tapes.
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