Vous connaissez la rengaine: s'il ne devait en rester qu'un...
Pour les resucés de Goblin et Carpenter, on choisira toujours Steve Moore/Zombi; pour l'electropop en très général (de Zapp à Duran Duran, quoi), ça fait plus de quinze ans qu'on fait confiance à Ed DMX et que tous les autres (c'est-à-dire la moitié des groupes indie de ces dix dernières années) ont l'air à la traîne. Trust the maniac.
Pourtant, le gars a passé une bonne partie des années d'hystérie post 80s à traîner sous les tunnels: happé à la gorge par un deuil intime, il a privilégié la veine sombre, urbaine et 100% Rephlex-ienne de son electro (voir les séries de maxis Wave et Collapse of the Wave Function), égrenant à peine quelques conneries electro italo sur Breakin' ou Fresh Up histoire de faire de la place sur les bandes. On s'en plaint pas, on l'aime autant en mode IDM introspective qu'en copiste acharné du Gap Band, le Ed; mais les succès délirants des Stuart Price et autres revivalistes à la petite semaine nous ont paru d'autant plus injuste que pendant qu'ils bouffaient leur caviar, le garçon aux cheveux longs continuait à manger des pâtes en tricotant sa mélancolie.
Bref, il sort un six titres, là, sur le label américain Voltaire Records et c'est l'occasion de parler de lui. La face A est typique, bourrée d'electro boogie à la Zapp comme il en fait depuis qu'il a une boîte à rythmes et un synthé à la maison (donc depuis qu'il a huit ans) mais la face B est mutante et magnifique, sur un étrange mode triste et funky, exactement au croisement de Drexciya, AFX et Newcleus. Une comète est passée au-dessus de l'Angleterre, Ed va peut-être sortir de sa cave.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.