On est tombés sur Bitchin Bajas presque par hasard. D'abord, il y a eu un email cryptique dans la boîte aux lettres; puis le vague souvenir d'un split avec Moon Duo, le superbe side-project goth motorik garage de Ripley Johnson de Wooden Shjips, qui traînait sur le parquet de l'appart d'un ami; enfin l'éruption dans la tête, à l'évocation du nom de groupe Cave d'où débarque la moitié de ce groupe atypique, d'un bien beau disque kraut revivaliste sur Drag City dont on pense que le monde n'a pas assez parlé.
La vérité donc, c'est qu'on aurait dû entendre parler de Bitchin Bajas beaucoup plus tôt. Collaboration entre Cooper Crain, synth guy (j'ai pas envie d'écrire "claviériste") de Cave, l'ex Mahjongg Dan Quinlivan et la photographe/vidéaste Olivia Wyatt, auteure d'un documentaire apparemment mortel sur les tribus des parties les plus reculées d'Ethopie pour Sublime Frequencies, le groupe sort son art simultanément en LP et en DVD, si bien qu'on ne sait pas s'il faut en premier regarder et écouter.
Le nouveau opus qui sort s'appelle en tout cas Vibraquatic, il sort sur Kallistei Editions et si l'on a encore rien vu des images qui bougent, rien que la musique nous plaît beaucoup.
Plus trippés que le tout venant synth underground américain (Raglani, les gars d'Emeralds et tout ce qui sort sur Spectrum Spools), plus synthétiques que le tout venant psyché fuzz, Bitchin Bajas ne proposent rien de bien neuf sous le soleil acide (ragas de séquences synthétiques, boucles de saxo en tapis à la Terry Riley) mais leur musique irradie un talent formel inhabituel chez les jeunes qui investissent les vieux formats de la musique planante 70s. On les suit sans état d'âme dans leur délire et (c'est une breaking news) on les fait même jouer à la prochaine Bonnes Manières, aux côtés de White Hills, Booze et Disappears.
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