Le "synth underground", en 2013, ce n'est (malheureusement) plus grand chose. Epuisé par la surpopulation et les rééditions en pagaille de vieilleries new age, ce courant épanoui entre les plateformes racornies de l'indie qui s'ennuie et les clairières de la jungle noise américaine a vu la plupart de ses locomotives prendre la tangente, se réinventer totalement ou imploser en vol. Alors soit, le truc était arrivé au bout d'un cycle, mais on ne peut s'empêcher de penser au devenir de la forêt de passionnés et d'activistes qui ont permis à la scène d'en devenir une en jouant dans les caves et en empilant bravement les LPs limités et les cassettes.
Parmi eux, Daryl Groetsch, producteur compulsif sacré par le journaliste David Keenan "roi indisputé au niveau mondial de l'hypnose synthétique" improvise et assemble drones et séquences de synthés vintage depuis 2004, et improvisera et assemblera sans doute drones et séquences de synthés vintage encore en 2024. Ce n'est donc pas sans une certaine tendresse qu'on vous relaie cet "Enceladus" extrait de son tout neuf Crater Lake, qui sort ces jours sur Immune. Il va sans dire que la pièce, basée sur un arpeggio solaire et une poignée de poussière cosmique, ne se démarque pas violemment du tout venant ce qu'on entend depuis quatre, cinq ans dans le genre synthétique planant. Mais j'ai envie de dire, c'est précisemment pour ça qu'on est heureux de l'écouter.
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