Dans notre série "les albums sortis au coeur de l'été qu'on a ratés parce qu'on était beaucoup trop occupés à jouer avec les rayons du soleil à travers nos doigts couverts de sable tiède", voici l'épisode "celui qu'on aurait bien emmené pour passer pendant la sieste d'après 16h".
On est d'autant plus déçus d'être passés à côté avant de partir pour la Côte que les trop humbles collectionneurs de poussières rares et de synthés russes de Bitchin Bajas (toujours des chouchous) ont lâché le gros opus éponyme, presque 80 minutes au compteur et une version "spéciale relaxation" qui enchaîne les loops et les râgas sur deux faces de cassette justement conçues pour les esprits fatigués en quête de paysages sonores où se ressourcer.
Alors comme d'habitude, c'est un poil plus maniaque, plus hippie et plus réussi que ce que sortent la plupart des collègues du synth underground américain; comme d'habitude ça mélange harmonium électroniques, flûte indienne, gamelans et saxophone pour simuler au plus près l'odeur du patchouli; comme d'habitude ça lévite sous le toit du Panthéon de tout ce que la grande musique électronique, minimaliste et psychédélique des années 70 a produit de statues du commandeur (Terry Riley, Robert Ashley, David Behrman) sous l'égide du gourou Pandit Pran Nath.
Mais encore une fois, on est totalement bluffés par la précision sonique, la retenue et le talent d'architectes des deux masterminds du duo, au point qu'on en oublie une fois de plus de sortir le carton jaune "trop de retro tue le retro" et qu'on shortliste l'album pour notre Toplist de fin d'année. Bitchin Bajas sort ces jours sur Drag City, ne laissez pas trop de temps filer avant d'en acquérir la propriété.
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