Bitchin Bajas, on a déjà eu l'occasion de l'écrire, font partie du cénacle très fermé de nos chouchous. Débarqués les mains dans les poches de l'underground psyché wanker (le gars Cooper Crane joue aussi dans le groupe motorik revivaliste Cave), leur new-age d'évidente obédience instagrammatique se distingue principalement du tout venant retro synthétique par un détail: les mecs savent écouter la musique qui sort de leurs vieilles machines (sur le polaroïd ci-contre, les nerds auront reconnu le sous-estimé DS2 de la firme italienne Crumar).
En apparence, donc, tout est connu: les drones en majeur-solaire qui font l'horizon, les arpèges kraut qui font les vagues, les boucles qui fond le fond de la mer... Rien qu'on n'ait déjà entendu en version définitive sur Ralf & Florian, Evening Star et une bonne moitié des sorties des labels Obscure ou Lovely Music. Mais les vieux synthés et les vieux effets sont ainsi faits qu'ils imposent aussi en partie la musique aux esprits qui les jouent et espèrent, parfois, souvent en vain, les déjouer.
En bons enfants des années 2010, Bitchin Bajas, eux, se laissent totalement coloniser par le passé et les fantômes de leurs malicieux synthés, et l'entente est à la limite du 6ème sens (ou du 3ème oeil, si vous préférez): leurs frippertronics-eries hardcore ont le goût de l'absolu. En outre, leur Bitchitronics qui sort cette semaine sur Drag City arbore la plus belle pochette "à l'ancienne" vue ces six derniers mois. L'an passé, les Américains s'étaient laissés enregistrer en concert à Paris pour un Dronecast: allez y jeter une oreille voir ce que leur musique vous fait à la tête.
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